UE/Afrique : déclaration commune de Jean-Claude Juncker et Nkosazana Dlamini-Zuma au sujet de l’ « avenir commun »Samedi 9 Avril 2016 - 13:00 « Face aux défis du 21e siècle, l’Afrique et l’Europe ont plus de sujets qui les unissent que de sujets qui les divisent. Nous partageons une histoire commune vieille de plusieurs millénaires […] nous devons travailler ensemble à la construction de notre avenir commun et relever conjointement les grands enjeux mondiaux de notre époque. Nous connaissons bien les avantages que la coopération apporte à chacun de nos deux continents. […]L’Afrique s’est libérée du joug colonial pour accéder à son indépendance et parvenir à une plus grande intégration par la création de l’Union africaine (UA). Chacun de nos deux parcours vers l’intégration est loin d’être achevé, mais en travaillant ensemble nous pourrons nous aider mutuellement [..]. Nos deux institutions, la Commission de l’Union africaine et la Commission européenne, travaillent de concert pour contribuer à l’avancement de ce processus. Une croissance et un développement durables et inclusifs à la fois pour l’Afrique et pour l’Europe ne peuvent qu’être bénéfiques pour tous […] Lors du dernier sommet Union Européenne(UE)-Afrique, les dirigeants africains et européens ont placé le développement humain au cœur de notre coopération. D’ici à 2035, le nombre de jeunes Africains, hommes et femmes, qui entreront sur le marché du travail dépassera celui du reste du monde. La participation pleine et égale des femmes est indispensable […]. Nous savons que le développement ne peut être durable que si les sociétés sont stables et sûres. Nous savons aussi que la sécurité sera compromise s'il n'est pas donné à tous d'avoir les mêmes chances d'accéder aux avantages qu'offre un développement durable […]des groupes terroristes ciblent une jeunesse désenchantée et souvent sans emploi. […]La sécurité ne peut exister sans la justice, la démocratie, l’État de droit, la bonne gouvernance et le respect effectif des droits de l’homme pour tous les individus et pour toutes les communautés. L’année 2016 est l’année africaine des droits de l'homme […]. L’Afrique peut être fière d’avoir l’un des cadres les plus forts en matière de droits de l’Homme dans le monde. D’ici à la fin de 2016, nous devrons veiller à ce que tous les États membres aient ratifié l’ensemble des conventions relatives aux droits de l’Homme. L’architecture africaine de paix et de sécurité a pour but de permettre à l’Afrique de gérer sa propre paix et sa propre sécurité […] La facilité de soutien à la paix pour l’Afrique a été l'élément fondateur d’un engagement commun de l'Union européenne et de l'Afrique pour donner à l’Afrique les moyens de développer et d’utiliser ses propres capacités afin de mener à bien un indispensable travail de médiation, prévenir les conflits et garantir la paix. Face à la connexité des menaces mondiales et des crises régionales majeures, il est essentiel d'avoir une Union africaine forte et résiliente. La crise migratoire que nous connaissons actuellement, partiellement enracinée dans des conflits violents, plaide incontestablement pour un renforcement de la coopération […]En Afrique également, de nombreuses personnes prennent la route, quittant leurs villages pour les villes, pour les pays voisins et parfois pour l’Europe. Ces déplacements sont essentiellement motivés par la peur et par l’espoir. La peur des conflits et de la pauvreté, l’espoir de la paix, de la sécurité et de nouvelles perspectives […]. Les investissements des entreprises européennes et de leurs filiales en Afrique s’élèvent au total à plus de 200 milliards d’euros par an, ce qui fait de l’UE le premier partenaire de l’Afrique dans ce domaine. Les échanges commerciaux et les investissements entre l’Afrique et l’UE peuvent encore être améliorés par une coopération plus étroite, une coordination politique et la conclusion des négociations de l'OMC. L’Europe reste également le principal partenaire de l’Afrique en matière de développement avec une Aide publique au développement qui atteint plus de 20 milliards d’euros chaque année. Cependant, la poursuite de la croissance ne peut être considérée comme acquise. La baisse des prix du pétrole et d’autres matières premières, ainsi que l’affaiblissement de la demande chinoise comme celle d’autres économies émergentes se traduiront par des effets négatifs. La dépendance de l'Afrique aux exportations de matières premières la rende vulnérable aux baisses de la demande sur les marchés étrangers, d’où la nécessité de l’industrialisation comme facteur de valeur ajoutée. Nous œuvrons de concert pour encourager les investissements dans les infrastructures africaines, faciliter les transferts de technologies et intensifier la recherche et le développement en commun. Dernier point, mais non des moindres, nous travaillons ensemble pour développer l’agriculture afin de promouvoir une croissance économique durable et inclusive. C’est pourquoi la création d’une zone continentale de libre-échange, qui favorise le commerce libre et équitable, est si importante. Nos Unions, nos deux continents, sont confrontés à des défis communs. Du changement climatique à la migration ou de la mise en place d’une croissance économique durable à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, ce sont là autant de défis que nous devons relever ensemble. Nous savons bien que nous sommes plus forts lorsque nous travaillons main dans la main. C'est avec ces objectifs bien présents à l’esprit, que nous entamons les préparatifs du 5e sommet UE-Afrique qui se tiendra en Afrique en 2017 ». Noël Ndong Notification:Non |