Vanessa Agnagna : du dessin à la peinture

Samedi 31 Août 2013 - 10:27

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Vanessa et la peinture : c’est l’histoire d’une promesse paternelle, au lieu d’un rappel à l’ordre, qu’elle aime bien mettre en avant. Elle se souvient que dès son jeune âge elle dessinait sur les dernières pages de ses cahiers d’écolière. Son carnet de croquis lui servait pour la réalisation de ses prouesses calligraphiques. Aujourd’hui, Vanessa Agnagna est un peintre reconnu que l’on sollicite dans les salles d’exposition

Fillette, à l’âge de jouer à la poupée, Vanessa Agnagna montre ses dessins à ses amis et parents. Jusqu’au jour où son père, qui la croyait penchée sur ses devoirs, la trouve par surprise en train de dessiner. Interloqué et subjugué par la beauté des traits et des courbes tracés par sa jeune enfant, le père promet : « Quand tu auras atteint un certain niveau d’études, je t’orienterai vers les arts… ». Effectivement, dès le collège, en classe de cinquième, Vanessa participe à un concours de dessin organisé par son établissement scolaire sous l’égide de l’Unesco et est couronnée du premier prix.

Par la suite, Vanessa Agnagna voyage dans plusieurs pays d’Afrique avec sa famille. De retour au Congo, elle s’inscrit à la mythique École de peinture de Poto-Poto pour une formation de deux ans. L’apprentissage est rude. Aux stimulations des sources d’inspiration qui lui sont dispensées, on retrouve les grands maîtres Harris Dihoulou et René Boukoulemba. Elle recevra la touche finale de Pierre Claver Gampio, à l’époque président des artistes de l'École de Peinture de Poto-poto. Très vite, Vanessa ajoute sa touche féminine à l’éducation picturale reçue de ses professeurs, tous des hommes. Sa palette de l’harmonie des couleurs commence à s’étoffer. Elle aborde, dans ses œuvres, des thèmes naturalistes, impressionnistes et abstraits. Elle peint et délivre un message social comme dans La Joueuse de cora, Le Retour, Le Monde océanique, La Polygamie, La Femme peule.

Arrivée en France en 2005, la jeune femme installe son atelier à son domicile. Elle participe à plusieurs expositions majeures à Beauvais, à Nantes, et récemment lors de la foire africaine de Paris. Pour les festivités du jumelage entre Brazzaville et Reims en fin d’année, Vanessa fera partie des personnalités invitées à exposer. « J’ai appris à peindre. Je me considère aujourd’hui , à 26 ans, comme l’une des ambassadrices de l’École de Poto Poto. Mes œuvres attirent des initiés de l’extérieur de mon pays d’origine, et j’exige à présent un regard de manière intelligente et consciente sur celles-ci de la part de mes compatriotes et des autorités en charge de l’art au Congo. »

L'École de peinture de Poto-Poto a été créée en 1951 par l'artiste-peintre français Pierre Lods. Elle s'est imposée dans le paysage culturel de la peinture au-delà des pays du Bassin du fleuve Congo. Sa principale tendance picturale est le style « mickeys » (petits, en lingala).

Marie-Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Vanessa Agnagna. (© DR)