Opinion

  • Réflexion

Vers une nouvelle Guerre froide ?

Mercredi 24 Mars 2021 - 8:17

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Nombreux sont les observateurs de la scène internationale qui prédisent aujourd’hui que les grandes puissances vont se défier les armes à la main tout au long du siècle dont nous vivons les premières décennies. Un pronostic quelque peu inquiétant qui nait des prises de position adoptées ces derniers temps par les plus hautes autorités américaines, chinoises et russes sur différents sujets parmi lesquels figurent en bonne place sinon le contrôle du moins la mise sous influence de la très vaste, très riche, très diverse zone géopolitique de l’Afrique dont la présence ne peut effectivement que s’affirmer au sein de la communauté mondiale.

 

Ce qui est vrai dans cette affaire pour le moins complexe c’est que la montée en puissance de la Chine et le retour de la Russie sur la scène stratégique ont d’ores et déjà modifié de façon radicale le rapport des forces entre les superpuissances qui s’était établi au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. Chacun de ces trois « Grands » faisant tout pour que son territoire et la zone qui l’entoure soient protégés contre les ambitions des deux autres l’enjeu se déplace, ou plutôt s’étend désormais largement. Une stratégie qui repose d’abord et avant tout sur la montée de leur influence dans le Tiers-Monde où vit désormais plus des deux tiers de l’humanité.

 

Conclure de ce qui précède que la relance d’une Guerre froide entre les grandes puissances est inévitable à plus ou moins court terme est, du moins à notre avis, une erreur que l’on doit à tout prix éviter de commettre. Même si, en effet, l’Américain Joe Biden tient des propos pour le moins agressifs vis-à-vis de ses homologues chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine, l’on ne doit pas en tirer la conclusion qu’il se prépare en vue de conflits analogues à ceux qui ont marqué les cinquante dernières années du siècle précédent. Car son but est d’abord et avant tout de rassurer ses alliés, européens tout particulièrement, sur la volonté des Etats-Unis de préserver la coopération avec les nations du Vieux Monde qui leur avait permis de s’imposer comme la première puissance mondiale et, bien sûr aussi, de renforcer leur influence dans les différents cercles de la gouvernance mondiale.

 

Certes rien n’est jamais vraiment prévisible dans les rapports entre les nations comme nous en avons eu la démonstration tout au long du siècle précédent, mais les terribles expériences vécues dans les temps antérieurs incitent plus à la prudence, au dialogue qu’à l’affrontement. L’on peut donc sinon penser, du moins espérer que Joe Biden, Xi Jinping, Vladimir Poutine et leurs successeurs s’emploieront, en sous-main voire même directement, à dialoguer de façon positive sur les questions qui fâchent.

 

Si l’on réfléchit bien, les questions vitales comme la protection de la nature contre la suractivité humaine et la lutte contre le dérèglement climatique qui en résulte sont aujourd’hui, pour les « Grands » de la planète, la meilleure façon de réapprendre à vivre ensemble, donc d’éviter de se lancer dans des conflits plus ou moins directs qu’ils seraient incapables de gérer.

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Réflexion : les derniers articles