Vie des clubs : la crise s’enracine au sein de Renaissance du Congo

Mercredi 22 Décembre 2021 - 14:57

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Le Football club Renaissance du Congo rime avec cacophonie en ce moment. Une crise profonde a élu domicile au sein de cette formation sportive dont les performances à la 27e édition du championnat de la Ligue nationale de football (Linafoot) laissent à désirer, avec huit points seulement glanés en onze matches dont cinq défaites, cinq résultats d’égalité et une victoire.

Le 17 décembre, le président du conseil d’administration et fondateur du club, l’évêque Pascal Mukuna, au cours d’une sortie médiatique, a suspendu le président sportif, Willy Mandala, légitimement élu en août passé, et son comité. «Le club souffre depuis un temps, les joueurs manquent même de l’eau aux entraînements et autres. Sur ce, le conseil d’administration et moi avons décidé de faire partir Willy Mandala et son équipe. S’il y a un mauvais souvenir au FC Renaissance, c’est Willy Mandala, à comparer avec Max Mayaka. Mandala doit faire autre chose, qu’il laisse le football. L’équipe est entre les mains d’un incompétent. Le comité Mandala est suspendu… L’équipe est par terre, on n’a plus de joueurs de qualité, son comité ne fait pas des rapports au conseil d’administration, ni au comité national des supporter. J’achète de bons joueurs qui viendront de l’étranger. Que la Linafoot m’accorde deux semaines, je vais battre V.Club », a déclaré cet homme de Dieu et dirigeant sportif qui fut emprisonné en 2020 pour une affaire de scandale sexuel, avant d’être relaxé.

Mandala, Nyanga et Mayanka réagissent…

Réagissant à la suspension du président du Conseil d’administration, le président du club n’est pas allé par le dos de la cuillère. Dans un communiqué signé le 19 décembre à partir de Lusaka, en Zambie, où il séjourne, il a fixé l’opinion. « Mon comité et moi n’avons cessé de dénoncer, pendant tout ce temps, les velléités suicidaires de M. Kindembe et sa bande depuis le début du championnat, quand bien même certaines langues n’ y accordaient pas trop de crédit. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Voilà, au moment où nous cherchons des voies et moyens pour décrisper la situation alarmante que traverse l’équipe, fruit du mauvais héritage, ces ennemis du club s’organisent en violation des RGS et des statuts et règlement intérieur du club pour, soit disant, suspendre le comité élu par l’assemblée souveraine pour des raisons liées fondamentalement à leur gestion calamiteuse pourtant ! Y réagissant, j’appelle les supporters au calme et rejette sans réserve aucune, ces fameuses résolutions prises par le nébuleux conseil d’administration illégalement installé et qui ne peut, même alors, suspendre un comité élu par l’Assemblée générale. Par cette vaste blague, j’ose croire que les supporters ont bien compris d’où viennent les malheurs de l’équipe et leur dénomination : je le dis sans réserve, c’est M. Mukuna et sa bande. Conséquemment, dès mon retour à Kinshasa, j’attends initier au niveau du comité élu des mesures coercitives pour mettre fin à cet imbroglio créé par ces torpilleurs de l’équipe pour sa libération totale. Bana Fibo, tenez bon, l’équipe vous appartient et notre lendemain est meilleur », a écrit Willy Mandala.

L’un des conseillers du comité Mandala et président par intérim du club, Zéphyrin Nyanga, a renganchéri : « Pour l’instant, nous n’avons pas encore installé un conseil d’administration au sein du FC Renaissance. Que Pascal Mukuna puisse prendre le temps de lire religieusement l’article 27 du statut du club et les articles 16, 29 et 32 du règlement d’ordre intérieur de notre club. Le comité Mandala es élu pour un mandat de trois ans. Nous avons tout repris à zéro. Nous faisons l’effort de redynamiser l’équipe. Nous nous débrouillons tant bien que mal avec les moyens de bord. Nous avons pris ce club sans aucun rond dans la caisse. Le comité national des supporters a été nommé par Pascal Mukuna. Nous ne sommes pas obligés d’évoluer avec ce comité. Tous les membres dirigeants seront suspendus. Même Pascal Mukuna pourrait être suspendu ».

L’un des administrateurs et co-fondateur du club, Max Mayaka, a aussi donné son avis sur cette suspension du comité Mandala. « Je voulais poser la question de savoir si un individu peut d’emblée suspendre un président élu par l’Assemblée générale ! Seule une assemblée générale peut prendre cette décision. Mais nous sommes habitués avec ce genre de blague de la part de ce monsieur. Je crois que c’est un peu trop, nous allons prendre des dispositions au nom des supporters, au nom des co-fondateurs, contre l’anarchie qui l’anime chaque fois à faire des apparitions médiatiques extravagantes. Nous sommes dans un État de droit, nous interpellons aussi les autorités sportives et politiques pour de mettre fin à ce que nous qualifions de vaste blague », a-t-il vociféré.

Comité de crise…

Mais du côté de l’évêque Pascal Mukuna, on a cristallisé la crise, avec la nomination, le 21 décembre, d’un comité présidé par Baby Balukuna, avec comme vice-président Willy Kindembe et François Mboyo assumant les fonctions de secrétaire sportif. Amey Batuvidi est secrétaire sportif adjoint, alors que Djedje Mfuta fait office de trésorier, chargé d’organiser de nouvelles élections endéans quinze jours. Timothé Tshimanga, Médard Kankolongo, Daniel Kanika et Pascal Abyangoy composent le collège des conseillers du comité de crise. La veille de l'installation de ce comité, le 20 décembre, les joueurs ont signé une pétition contre le comité Willy Mandala qui continue d’engager le club. Cette pétition n’est pas encore examinée par la Fédération congolaise de football association et la Ligue nationale de football que Pascal Mukana installe déjà un comité de crise. Dans cette pétition, les joueurs requièrent la tenue d’une assemblée générale extraordinaire et élective. En tout cas, la crise s’enracine au sein du club orange de Kinshasa.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Willy Mandala rejette sa suspension par Pascal Mukuna

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