Vingt-septième journée internationale d'action pour les rivières : la Corap sensibilise à la protection du fleuve Congo et les rivières

Lundi 18 Mars 2024 - 13:45

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Des défenseurs des droits de l'environnement ont effectué, le 14 février à l'initiative de la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l'action publique (Corap), une randonnée sur le fleuve Congo, jusqu'à l'île Mongole, à l'occasion de la 27e Journée internationale d'action pour les rivières​. Une occasion de sensibiliser à la protection du fleuve Congo et d'autres rivières du pays, dont l'apport dans la survie de la population n'est plus à démontrer.

A l'issue de la randonnée sur le fleuve Congo et la visite de la population riveraine de l'île Mongole, des échanges ont eu lieu avec les experts du secteur de l'eau, les acteurs oeuvrant dans les organisations non gouvernementales, les communautés riveraines, ainsi que les pêcheurs. La Corap et tous les participants à cette activité ont constaté que le fleuve Congo, ainsi que tous les cours d'eau du pays sont transformés en poubelle. La population, ont-ils relevé, y déversent toutes sortes de déchets qu'ils soient liquides ou solides et non biodégradables.

Ces acteurs de la société civile ont également regretté que la population congolaise assiste impuissante à la dégradation des cours d'eau sans penser aux conséquences néfastes que ce comportement irresponsable aura sur la situation environnementale du pays. Dans cet exercice, les participants ont aussi relevé que les pluies abondantes qui sont tombées dans certaines provinces durant les mois de décembre 2023 et de janvier 2024 n'ont pas été les seules responsables des inondations qui ont plongé la population, en général, et certains ménages, en particulier, dans le désarroi.

Pour la Corap et tous ces acteurs de la société civile, ces inondations ont été également dues aux constructions anarchiques et à une urbanisation sauvage. Aussi ont-ils souligné que les institutions chargées de la gestion des ressources en eau sont abandonnées, sans avoir les moyens suffisants pour effectuer correctement le travail attendu du monitoring et de l'observation permanente du comportement des cours d'eau.

Les participants à ces échanges ont également relevé l'insuffisance de l'actuel cadre légal du secteur de l'eau sur la problématique de la gestion durable des ressources en eau. Ce constat les a conduits  à recommander au gouvernement d'identifier les sites les plus sécurisés où il peut déplacer la population et les ménages qui occupent encore les sites inondables. Ils ont également exhorté le gouvernement à déplacer toute la population qui a construit dans les zones inondables et sur les grands collecteurs des eaux, pour l' installer dans les sites plus sécurisés ; de former une police de la protection de l'environnement chargée de traquer tous les actes de l'incivisme écologique posés à l'égard des cours d'eau ; et de favoriser la construction des stations d'épuration des eaux usées dans les villes du pays afin de réduire la pollution des cours d'eau.

Le gouvernement est aussi appelé à doter tous les services de l'Etat chargés de la gestion durable des eaux tels que la Régie des voies fluviales, la Compagnie des voies maritimes, etc., de tous les moyens nécessaires pour assurer la bonne gestion des ressources en eaux du pays ; et de veiller à l'application des lois touchant au secteur de l'eau, plus précisément la loi n° 151026 du 31 décembre 2015 relative à l'eau et de prendre des mesures d'application.

La société civile exhorte, en outre, l'exécutif à accompagner les provinces et les ETD dans le développement des infrastructures énergétiques solaires et hydroélectriques de petite et moyenne taille au lieu de se focaliser sur des grands projets hydroélectriques qui auront des impacts irrémédiables sur l'environnement.  Elle est appelée à organiser une campagne de sensibilisation en faveur de la protection de l'environnement et des cours d'eau ; à mettre en place un observatoire pour la surveillance de la gestion des ressources en eau du pays; et à dénoncer toute personne physique ou morale qui se distinguerait dans la pollution de l'environnement dans le pays.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des acteurs de la société civile sur l'île Mongole/Adiac

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