Violation des droits de l'homme: le Conseil de l’UE proroge les sanctions contre dix Congolais

Samedi 11 Décembre 2021 - 17:15

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Le Conseil de l’Union européenne (UE) a décidé, le 9 décembre, de maintenir jusqu'au 12 décembre 2022 les mesures restrictives existantes à l'encontre de plusieurs personnalités de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision a été prise sur la base d'une évaluation de la situation dans le pays et des cas individuels.

 

Dix personnes font actuellement l'objet d'un gel des avoirs et d'une interdiction de pénétrer sur l'UE. En outre, il est interdit aux personnes et entités de l'UE de mettre des fonds, directement ou indirectement, à la disposition de ces personnes, indique le communiqué du Conseil.

L’UE avait décidé du gel des visas et des avoirs de seize responsables congolais en décembre 2016 puis fin mai 2017. Ces personnalités ont été sanctionnées pour leur rôle dans la répression des manifestations de l’opposition entre fin 2016 et 2018. Ces sanctions ont ciblé notamment Evariste Boshab, ancien vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur et de la sécurité ; Alex Kande Mupompa, ancien gouverneur du Kasaï-central ; Lambert Mende, ancien ministre de la Communication et des Médias; Muhindo Akili Mundos, commandant de la 31e brigade des Forces armées de la RDC ; Ramazani Shadary, ancien vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur et de la Sécurité;  Kalev Mutond, ancien administrateur général de l'Agence nationale du renseignement (ANR) ; Jean-Claude Kazembe, ancien gouverneur du Haut-Katanga ; Roger Kibelisa, chef du département de la sécurité intérieure de l’ANR ; Delphin Kahimbi, chef de renseignement militaire ; John Numbi, ancien patron de la police ; Célestin Kanyama, ex-commandant de la police dans la ville de Kinshasa ; Ferdinand Ilunga Luyoyo, chef de l’unité anti-émeutes de la police ; Gabriel Amisi alias « Tango Four », commandant dans la première zone de défense de l’armée ; Ilunga Kampete, commandant de la Garde républicaine; et Éric Ruhorimbere, commandant adjoint de la 21région militaire au Kasaï, dans le centre de la RDC.

« Le Conseil estime que les mesures existantes restent valables compte tenu de la situation politique actuelle et qu'elles sont utiles pour lutter contre l'impunité et prévenir de nouvelles violations des droits de l'homme par des acteurs étatiques et non étatiques », souligne le communiqué.

À cet égard, explique le Conseil, l'UE est particulièrement préoccupée par les rapports des Nations unies qui mettent en évidence, dans l'espace public et sur les réseaux sociaux, une augmentation des discours et messages de haine appelant à la violence, à la discrimination et à l'hostilité, souvent dirigés contre des groupes ethniques ou des personnalités publiques. « Le Conseil continuera de suivre de près la situation en RDC au cours des prochains mois, réexaminera les mesures restrictives en fonction de l'évolution de la situation et pourrait en envisager d'autres si nécessaire, y compris éventuellement en élargissant les motifs actuellement retenus pour imposer ces mesures », précise le communiqué.

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Vue du bâtiment de la Commission européenne

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