Voir ou revoir : « L'enfer c'est mon genre » de Félicité Asseh

Jeudi 11 Novembre 2021 - 19:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Court-métrage drame de 25 mn réalisé par la Camerounaise Félicité Asseh, « L’enfer c’est mon genre » dénonce les violences physiques et verbales fondées sur le genre, et plaide pour une prise en charge réelle des victimes dans plusieurs domaines de leur vie.

Grâce, une jeune fille de 20 ans, a perdu sa mère et vit avec son beau-père Roger, 55 ans, et son demi-frère Eric, 33 ans, depuis plus d’une année. Aigri et manipulateur, Eric profite de son pouvoir de responsable financier de la famille pour abuser régulièrement de la jeune femme sous le coup de chantage. Une véritable disgrâce que subit Grâce sans pouvoir dire mot. En elle se mêlent peur de dénonciation, menaces, dépendance financière, culpabilité, envie de suicide. Ses larmes étant devenues la seule alternative pour exprimer la souffrance qu’elle porte à mesure que les jours passent.

Et comme si cela ne suffisait pas, la jeune femme tombe enceinte et décide de briser le silence en parlant à son beau-père qui, dans un premier temps, réagit très mal. Mise au courant de la situation, une très bonne amie de sa défunte mère va la défendre et la protéger. Et pour Roger, c’est le choc ! En confrontant son fils, la suite est un cocktail de révélations bouleversantes qui virent au drame.

Des scènes brutes et subtilement violentes pour exprimer les réalités bouleversantes vécues par certaines femmes dans la société, mais aussi par certains hommes. « L’enfer c’est mon genre » fait écho des conséquences des violences faites aux femmes ainsi qu’aux hommes. Dans le cas d’Eric, les abus sexuels que lui faisaient subir sa propre mère ont réussi à faire de lui un homme pervers chosifiant la femme et se prenant pour le sexe fort. En suivant le déploiement du scénario, on se rend vite compte que Grâce n’était qu’un moyen pour apaiser le poids des remords qui le rangeaient.

L’interpellation majeure reste donc la verbalisation des calamités endurées pour une éventuelle prise en charge, sans laquelle on est tenté de passer de la victime au bourreau tel que ça été le cas pour Eric. Par ailleurs, le film lance un message fort à chaque téléspectateur à être plus vigilant, plus affectif et communicatif dans nos relations familiales. Car, c’est troublant de constater que bon nombre de violences fondées sur le genre ont lieu silencieusement au sein du cercle familial sans être découvertes à temps.

Notons que le film « L’enfer c’est mon genre » a été produit dans le cadre de l’opération "10 jours pour un film", avec le soutien du Goethe-Institut Kamerun, du festival « Écrans noirs » et bien d’autres organisations. Il a été réalisé avec la participation des acteurs Camille Owono dans le rôle de Grâce, Stéphane Tchonang dans le rôle d’Éric, Philémon Black Ondoua dans le rôle de Roger, Merveille Akamba dans le rôle de Mme Godlove et Larissa Bitongo jouant le personnage de Seme.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

Une capture de Grâce en plein émoi/DR

Notification: 

Non