Unesco : le candidat à la succession d’Audrey Azoulay invité de l’Association science po pour l’AfriqueSamedi 4 Octobre 2025 - 12:30 La rencontre le 3 octobre avec les étudiants de la prestigieuse école française était placée sur le thème « Rôle de l’Unesco dans la préservation de l’héritage africain». Un sujet capital pour Edouard Firmin Matoko, particulièrement à l’aise face à son public aussi informé que concerné par l’avenir de l’Afrique.
L’éducation est un axe majeur, a-t-il ainsi rappelé, incarnée par la citation de Nelson Mandela : « L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on peut utiliser pour changer le monde ». Pourtant, 60% des enfants dans le monde n’ont pas encore accès à l’école, et moins de 12% des filles poursuivent une carrière scientifique après le primaire. La déscolarisation des filles étant également un sujet sur lequel l’Unesco effectue un travail de terrain en lien avec les organisations non gouvernementales (ONG) et les médias locaux. L’éducation ne peut se limiter à la construction d’écoles, a précisé Firmin Edouard Matoko. Il est nécessaire de traiter les causes culturelles et sociales en partenariat avec les ONG et les médias. Culture, patrimoine tangible et immatériel sont au cœur de l’identité et de la diversité culturelle, a aussi plaidé le candidat. L’Afrique, riche en patrimoine immatériel (Danses, musiques, rituels tels que la rumba congolaise, attiéké, thieb) a vu, d’ailleurs, une progression notable de ses sites culturels inscrits au patrimoine mondial. Mais ces patrimoines sont menacés par les conflits armés, la dégradation environnementale, le surtourisme et le manque de financements. La sauvegarde des langues, une question essentielle pour l’Unesco L’Unesco développe des partenariats avec des bailleurs pour protéger ces sites, et promeut l’idée que le patrimoine culturel appartient à l’humanité. La sauvegarde des langues autochtones, menacées d’extinction, constitue une question essentielle pour l’Unesco, comme en témoigne la proclamation récente de la Décennie internationale des langues autochtones (2022-2032). L’institution s’engage également dans la lutte contre les fractures numériques, alors que seulement 40% de la population africaine a accès aux outils numériques. Les nouvelles technologies, a-t-il expliqué, s’imposent comme des alliés de poids dans la préservation et la transmission du patrimoine culturel africain. Des initiatives comme l’usage de drones pour surveiller les parcs naturels (Virunga en République démocratique du Congo), ou la numérisation d’archives anciennes (Manuscrits de Tombouctou) incarnent de nouvelles manières de transmettre et préserver l’héritage culturel du continent. L’Unesco accompagne aussi les États dans la prévention des discriminations liées au numérique et favorise la coopération Sud-Sud. Elle promeut la liberté d’expression et de la presse, avec des instruments normatifs et des prix (Guillermo Cano), soutient la jeunesse dans l’apprentissage du numérique, notamment via des programmes de mentorat et de formation, etc. En conclusion, Firmin Edouard Matoko a plaidé avec conviction la vitalité de l’Unesco, qui, forte de ses 80 années d’expérience, reste un acteur central face aux défis globaux d’éducation, d’environnement, de culture, de numérique et de paix. Son action sur le terrain, en coopération avec les États, les sociétés civiles et le secteur privé, doit être renforcée pour relever ces enjeux cruciaux, a-t-il insisté. L'Association de sciences po pour l'Afrique est une association étudiante présente sur les campus de Paris, Reims et Menton de l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po Paris). Depuis 20 ans, elle se charge de faire la promotion des cultures, des histoires, des enjeux et des talents du continent africain, au sein de l'université et en dehors. Elle a également pour objectif de constituer un réseau d'étudiants cultivant l'excellence et partageant pratiques innovantes et expériences personnelles. Pour ce faire, elle organise régulièrement des conférences mais aussi des événements culturels riches tels que sa semaine africaine qui a lieu tous les ans. De plus, l'association décrypte l'actualité quotidiennement grâce à son pôle journal. Il permet à ses membres, mais aussi à des contributeurs externes volontaires, de produire des articles et des brèves journalistiques sur des enjeux contemporains du continent africain. Les articles ainsi que les revues de presse sont disponibles sur le site internet la grande Afrique. Media et sur les réseaux du journal @aspa. grande.afrique. Anna Auffret pour Aspa Légendes et crédits photo :Le candidat Firmin Edouard Motoko lors de la conférence / DR Notification:Non |