Débat Littéraire : le roman « Photo de groupe au bord du fleuve » au centre des échanges à l'IfcMardi 3 Février 2015 - 14:56 Ce roman assez inhabituel écrit à la deuxième personne du singulier était au centre du débat littéraire, le 29 janvier à l’Institut français du Congo. Dans cet ouvrage, l’auteur nous raconte les souffrances des femmes non pas seulement du Congo mais du monde entier. L'auteur relate l’histoire des femmes casseuses des cailloux au bord du fleuve Djoué. En effet, ces femmes vendent le sac de gravier à dix mille franc CFA ayant appris qu'un aéroport était en construction dans le nord du pays, elles décident d'augmenter le prix à vingt mille franc CFA. Pourquoi cette augmentation ? cela est dû aux revendeurs qui viennent acheter les cailloux à un prix dérisoire et les revendent à un prix plus élevée, à cinquante mille franc CFA. Vu que le couple présidentiel tenait à ce que les travaux prennent fin assez rapidement pour accueillir les premières dames qui viendront participer au dixième anniversaire de la réunion des premières dames d'Afrique . Ces femmes casseuses sont menacées, corrompues financièrement. Ces menaces ont pris alors une dimension politique. Emmanuel Dongala a fait savoir au cours de cette rencontre sa motivation à écrire ce roman, « Un jour je me promenais au bord du fleuve Djoué et je vois des dizaines de femmes en train de casser les cailloux, sans gants, sans lunettes de protection, sous le soleil, c’était incroyable. Et tout d’un coup j’ai revécu les souvenirs pendant la guerre, les femmes qui souffraient. Je me suis rapproché d’elles, chacune me racontait ce qui lui est arrivée. Leurs histoires étaient différentes des unes aux autres.», a-t-il signifié L’ouvrage « Photo de groupe au bord du fleuve » est le dérivé du roman Johnny chien méchant. À travers photo au bord du fleuve, l'auteur fait intervenir les femmes de toutes les catégories, intellectuelles et analphabètes. Pour Emmanuel Dongala, il n’écrit pas pour la postérité non plus pour avoir des prix. Il s'adresse aux contemporains et reconnaît qu'écrire un roman n’est pas forcément le fruit de l’inspiration mais, c’est le travail. L'auteur aimerait voir son rêve se réaliser en souhaitant que « Photo de groupe au bord du fleuve » soit adapté au cinéma par une femme. Ce souhait est fondé car l’adaptation de son ouvrage Johnny chien méchant au cinéma n’a pas été fait comme cela s’est dit dans le roman bien que ce film soit bon et a été réalisé d’une manière professionnelle . Dans le roman chien méchant, l'héroïne pousse sa mère dans la brouette tandis qu'au cinéma, l'héroïne pousse son père dans la brouette c'est tout a fait le contraire. Le film n’est pas le livre », a indiqué l’auteur. Emmanuel Dongala est auteur du Feu des origines ; fusil dans la main, un poème dans la poche ; Johnny chien méchant ; la femme et le colonel ; Jazz et vin de palme ; les enfants garçons naissent aussi dans les étoiles. Auteur engagé, il fut couronné plusieurs fois : en 2010, il a reçu le prix Virilo; en 2011, le prix Ahmadou Kourouma puis les prix Fonlon –Nicholo ; Mokanda et bien d’autres encore. Rappelons que le roman « Photo de groupe au bord du fleuve » a été adapté au théâtre, le vendredi 30 janvier à l'IFC, par le comédien et metteur en scène Gilfery Ngamboulou et sa compagnie le Théâtre des sans voix. Rosalie Bindika Légendes et crédits photo :Photo : l’auteur expliquant son ouvrage |