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Les Premiers-ministrables

Samedi 27 Février 2016 - 12:45

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Nous publiions il y a quelques mois dans nos colonnes, par pure projection, les noms de personnalités congolaises citées dans les conversions à Brazzaville pour prétendre au poste de Premier ministre. Ce fut alors dans le dessein de coller à l’actualité prenante d’après le référendum du 25 octobre qui aboutit à l’adoption d’une nouvelle Constitution. Celle-ci prévoit, en effet, le poste de Premier ministre, convoitable au regard des pouvoirs qui seront ceux de son futur occupant. Il s’est trouvé que les choses se sont passées autrement, la prestigieuse fonction ne pouvant réellement être pourvue qu’au terme du scrutin présidentiel du 20 mars prochain.
De ce que l’on a entendu dire ensuite, toujours dans les conversations dont bruit Brazzaville de jour comme de nuit, les « nominés » de notre spéculation éditoriale auraient pour certains d’entre eux eu maille à partir avec leurs entourages. On les voyait déjà en train de contresigner les décrets avec le chef de l’Etat pour nommer aux hautes fonctions civiles et militaires. On les voyait déjà présider les conseils de cabinet, conduire la politique de la Nation sous la houlette du président de la République, conduire la délégation gouvernementale au Parlement pour les passionnantes questions orales avec débat. On les voyait déjà à la Primature !, les « pauvres ! »…
Ce qui est vrai, pour ces personnalités qui avaient dû, à juste titre, se mettre en confiance et croire en leur destin, ce rendez-vous manqué n’est que partie remise. Y compris d’ailleurs, celles, plus nombreuses à l’évidence qui n’avaient pas été citées dans notre papier. Il est certain que la plupart, si elles ne sont pas elles-mêmes « validées » par la Cour constitutionnelle mouilleront le maillot en faveur du candidat de leur choix parmi les neuf retenus pour la course finale du 20 mars. Très bientôt, d’ailleurs, on les verra courir villes et villages du Congo pour mobiliser leurs potentiels électeurs. Cela sera une très bonne chose pour l’enracinement de la démocratie élective.
Retenons néanmoins que neuf candidats pour une présentielle anticipée mais très attendue, c’est dans le cadre de notre propos, plus que neuf futurs prétendants au poste de Premier ministre. Exagérons un peu le chiffre en maximisant les chances de ces prétendants et aussi la liberté de choix des candidats à la présidence. Ils sont neuf, ils peuvent donc chacun dans son camp avoir à départager deux ou trois Premiers-Ministrables. Nous serons donc à trois fois neuf vingt-sept ! Des hommes et des femmes à qui chacun des neuf présidentiables pourrait souffler à l’oreille : « Si je suis élu, tu seras mon Premier ministre ! ».
Et quand un chef chuchote à votre oreille quelque chose d’aussi audible, d’aussi adoucissant cela revient à dire qu’il vous porte. Attention cependant à ce que cela vous emporte. Car une chose est la promesse ferme une autre est que celui qui vous la fait tienne la sienne propre de devenir ce qu’il voudra devenir.
Autrement dit, il ne sert à rien de se priver de sommeil, de convoquer le stress dans une compétition dont l’arbitre suprême, le peuple-électeur est toujours le seul recours. De son arbitrage découlera toutes les autres fonctions non-électives mais tentantes à la mesure des espérances qu’elles suscitent chez ceux ou celles qui en rêvent par devoir ou par ambition. Les choses ne font que commencer.
 

Gankama N'Siah

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