Enam du Cameroun : la directrice générale du Mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza prononce une leçon inaugurale

Jeudi 24 Octobre 2013 - 18:49

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À l’occasion de la rentrée académique de l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam) de Yaoundé au Cameroun, Bélinda Ayessa a prononcé ce texte au cours d’une cérémonie parrainée par le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative du Cameroun, Michel Ange Angouing

La leçon inaugurale de la directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza était précédée du mot de circonstance du directeur général de l’Enam, Linus Toussaint Mendjena, qui a situé le contexte de cette rentrée académique. Ouvrant son propos devant les 700 élèves de l'école (dont 30 élèves congolais) et membres du corps professoral, Bélinda Ayessa a tout d'abord manifesté sa reconnaissance au directeur de l’Enam de Yaoundé pour l’honneur qu’il lui a été fait de délivrer cette leçon inaugurale dans la somptueuse salle de l’Enam, ainsi qu'à l’ambassadeur Komidor Njimoluh pour son implication personnelle dans cet événement.

Intitulée « Pierre Savorgnan de Brazza, le Congo et l’Afrique centrale : esclavagiste ou libérateur ? Colonialiste ou agent de développement ? », cette leçon inaugurale a été marquée par plusieurs points forts. L’on retiendra notamment dans l’intervention de Bélinda Ayessa, la nécessité de la relecture de l’histoire africaine à travers « le prisme herméneutique postcolonial complètement décomplexé et les contentieux de mémoire sur la recomposition du passé colonial ». Elle a souligné « l’impérieux devoir de reconnaissance des peuples bantous à l’égard de ces explorateurs qui ont ouvert les pays d’Afrique au monde et qui ont traité les populations rencontrées avec respect et considération ». L’analyse sous un angle nouveau de la figure de Pierre Savorgnan de Brazza a mis en exergue le caractère humaniste de l’explorateur franco-italien. La conférencière est revenue largement sur l’œuvre de Pierre Savorgnan au Congo et en Afrique centrale ; une œuvre que l’on peut considérer à juste titre comme étant fédératrice. « L’histoire de Pierre Savorgnan de Brazza mérite d’être connue du grand public pour mieux comprendre la volonté de garder vivante sa mémoire », a-t-elle estimé.

Autre point fort qui a marqué l’intervention de Bélinda Ayessa, est la ré-inhumation des restes mortuaires de Pierre Savorgnan de Brazza dans la ville éponyme et dans le Mémorial qui lui est dédié. Cet événement qui rassembla les chefs d’État de la sous-région et le descendant du Makoko Ilo 1er fut un moment symbolique obéissant à un rituel de liturgie propre à la circonstance.

Quant à la vocation du Mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, sa directrice générale a déclaré qu’il était un véritable lieu de mémoire. « Le travail qui s’y fait vise à maintenir un lien entre les générations, celles d’hier et d’aujourd’hui, pour que celles de demain n’oublient pas que nous venons de quelque part », a-t-elle renchéri. Enfin, la conférencière a exprimé sa gratitude aux chefs d’État Paul Biya du Cameroun et Denis Sassou N’Guesso du Congo, pour le rapprochement des cultures des peuples de la sous-région d'Afrique centrale.

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La directrice générale du Mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza prononçant son discours. Photo 2 : La salle très attentive à la lecture de la leçon inaugurale.