Ebola : le médecin italien guéri optimiste sur l’éradication du virus

Jeudi 26 Mars 2015 - 17:15

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Le Dr Pulvirenti estime possible la fin de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest d’ici au mois d’août prochain.

Le Dr Fabrizio Pulvirenti est le premier et unique malade italien d’Ebola. Infecté par  le virus en Sierra Leone où il était engagé à soigner des malades, il avait été rapatrié d’urgence en avion médicalisé sur Rome, en novembre dernier. Pendant quatre mois, il avait reçu des soins à l’hôpital romain Spallanzani, puis a fini par triompher de la mort. Son travail aujourd’hui, presqu’une mission, est plus que jamais d’œuvrer pour sauver d’autres malades et de mettre toutes ses forces de médecin au service de la prévention.

Après sa guérison, officiellement reconnue en février, il avait fait part de sa volonté de retourner en Sierra Leone pour y poursuivre son travail. Volontaire de l’ONG italienne Emergency (urgence) spécialisée dans les interventions sanitaires dans le monde, il n’a pas baissé les bras. Aujourd’hui, c’est vrai, le besoin de revenir en Sierra Leone se fait de moins en moins sentir. Le nombre de malades y a fondu ; certaines structures ont même dû fermer faute de patients. Mais sa volonté est intacte.

« L’affirmation de l’ONU selon laquelle la fin d’Ebola sera proclamée avant le 1er août est tout à fait plausible et repose sur du concret », a-t-il indiqué à la presse durant la semaine. « Dans certaines zones de Sierra Leone on n’enregistre plus de nouveaux cas depuis plusieurs semaines ; espérons qu’il continuera d’en être ainsi », indique-t-il. « En tout cas, la fin de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest (Guinée, Sierra Leone et Libéria, les trois pays de la sous-région les plus touchés) est proche ». soutient-il.

Son engagement personnel ne faiblit nullement. En attendant de retourner en Sierra Leone, « en mai ou juin » se joindre à ce qui reste d’équipes soignantes dans ce pays, il continue d’aider les malades africains à partir de l’Italie. Mardi dernier, il est retourné pour la énième fois à l’hôpital Spallanzani pour y donner son sang. Parmi les thérapies actuellement employées pour soigner Ebola, l’une se sert en effet du sang des malades guéris pour la mise au point d’un plasma qui est inoculé aux nouveaux malades. Son départ pour la Sierra Leone dépendra, dit-il, de l’évolution de la maladie : si de nouveaux foyers qui demandent la présence d’un infectiologue se déclaraient, il sautera dans le premier avion.

En attendant, il sillonne l’Italie du nord au sud pour sensibiliser à cette épidémie hautement mortelle. Conférences au grand public ; nombreux contacts avec le monde scientifique et les laboratoires, avec la presse spécialisée « pour parler aux informateurs scientifiques du virus Ebola. Il est plus que juste qu’ils aient eux aussi une information correcte du problème », explique ce Sicilien à la barbe souriante .

Lucien Mpama