Union africaine: Jean-Claude Gakosso évoque les "grandes avancées" du sommet de Kigali

Mercredi 20 Juillet 2016 - 19:30

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Le ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’Etranger, Jean-Claude Gakosso, a salué lundi à Kigali, les décisions du 27è sommet de l’Union africaine tenu les 17 et 18 juillet dans la capitale rwandaise.

Lors d’un point de presse avec un groupe de journalistes congolais, le chef de la diplomatie congolaise a qualifié de « grande avancée » la volonté des chefs d’Etat et de gouvernement africains d’affranchir l’Union africaine de sa dépendance financière : « La grande décision qui aura marqué ce sommet est probablement celle prise par les chefs d’Etat de financer notre Organisation par le biais d’une taxe sur l’importation », a déclaré Jean-Claude Gakosso pour qui l’autofinancement va permettre à l’Union africaine de prendre ses décisions en «  toute indépendance » et l’épargnera de certaines formes d’ingérence. 

Le ministre a estimé que « Si l’ensemble des 54 États africains met en œuvre cette décision, on pourrait recueillir près de 1,200 milliard de dollars, ce qui est largement au-dessus des besoins de l’UA, le budget actuel étant de 488 millions de dollars. Le problème des Africains est la volonté politique. Il me semble que cette fois-ci, la volonté y est ».

Jean-Claude Gakosso a aussi évoqué le « coté visionnaire » des chefs d’Etat de l’Union en lançant un passeport africain : « L’objet principal de l’Union est l’unité et l’intégration. Ce passeport vient un peu forcer le destin parce qu’il y a des pays qui trainent le pied lorsqu’on décide de simplifier les procédures au niveau des frontières pour une fluidité des biens et des personnes. C‘est une avancée considérable », a commenté le ministre congolais qui appelle tous les Etats africains à appliquer cette « décision consensuelle ». Un optimisme qui tient au fait entre autres que : « c’est une décision consensuelle qui s’impose aux Etats membres. Or nous n’avons pas vu en ce sommet, un Etat émettre des reserves à ce sujet ».

Le ministre congolais des Affaires étrangères a également eu quelques mots sur le lancement par l’Union africaine, du processus du retrait de l’Afrique de la Cour pénale internationale (CPI) ratifié par une trentaine d’Etats africains dans les années 2000.  Pour Jean Claude Gakosso l’idée au début était de mettre fin à l’impunité sur l’ensemble de la planète : « Au départ on a pensé que c’était une coïncidence lorsqu’on a vu défiler à cette Cour rien que des Africains. Au fil des ans ce qui n’était qu’une impression s’est affirmé comme une réalité que cette Cour s’acharnait sur les Africains », a dit le ministre.

Jean-Claude Gakosso a poursuivi son propos en expliquant que : « Les Africains n’ont jamais été à l’origine ni d’une guerre mondiale, ni d’une guerre de conquête, mais il se trouve qu’à la CPI, c’est Jean-Pierre Bemba, Laurent Gbagbo, Charles Taylor. Il s’en est fallu de peu que Mme Gbagbo aussi aurait passé à la CPI. Et on ne sait pas ce qu’ils sont en train de mijoter en ce qui concerne d’autres situations ». Pour le ministre congolais des Affaires étrangères, l’Afrique ferait mieux de quitter cette Cour qui du reste n’a pas été ratifiée par des grands pays comme les Etats-Unis d’Amérique, la Russie, la Chine, Israël et tant d’autres importantes nations sur l’échiquier international.

« Pour l’instant nous restons membres de la CPI, mais il y a un processus qui est en marche, celui de régler nos affaires africaines nous-mêmes sur notre continent », a précisé Jean-Claude Gakosso.

Le 27è Sommet de l’Union africaine s’est tenu en présence de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement dont le Roi Mohamed VI du Maroc qui, à l’ouverture, a annoncé le processus de retour de son pays dans l’organisation panafricaine.

Les Dépêches de Brazzaville

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