Slam : Robinson Solo écrit pour défendre la femme

Vendredi 3 Janvier 2020 - 16:43

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Robinsons Solo a commencé sa carrière d’artiste slameuse depuis 2009. Elle aborde dans ces textes des thèmes touchant la vie de la femme, un être vulnérable souvent exposé à des violences de toutes sortes. Il y en a également celle qui trouve refuge dans son silence refusant de parler.

« Je suis arrivée dans le slam parce que voulant parler en lieu et place de ces femmes aujourd’hui meurtries au fond d’elles-mêmes. Elle reçoit des coups de l’intérieur mais ne sait pas comment se libérer. Une façon pour moi de guérir ces maux par la parole parce qu’il y a des oreilles qui sont là pour écouter », a expliqué Robinson Solo.

Dans ses textes, elle peint le quotidien de l’humanité en allant fouiller dans la profondeur de son immense imagination, de ses pensées et les blessures du cœur qui ne disent pas leur nom mais s’expriment à travers le regard.

« Une femme victime d’un viol a honte d’en parler pour avoir été humiliée. Elle a peur parce que craignant d’être rejetée par la société. Elle vous parle avec agressivité, elle a du mal à s’accepter et rejette les hommes », a précisé Robinson.

L’autre thème évoqué dans les textes porte sur des personnes vivant avec handicap ; elles se croient diminuées, souffrent en même temps parce que n’étant pas comme les autres. On croirait que les maux diffèrent alors que ce sont tous les mêmes et peuvent être guéris. Ensemble donc on peut trouver une thérapie.

Ces textes pleins d’émotion vous font vibrer, les mots contenus dans chaque phrase ne sont pas utilisés au hasard.  Quand Solo est sur scène, elle sait emporter le public à travers ses gestes, ses pas et le rythme avec lequel le public assiste à ses spectacles rassure sur l’intérêt accordé au contenu du message. 

Lors de la 5e édition du festival Bo ya kobina de Delavallet Bidiéfono, elle a présenté un spectacle sur l’esclave de Loango. Ici l’auteur retrace le trajet du colonialisme et de l’esclavagisme dont le noir africain a été victime pendant près de quatre siècles.

C’est l’Afrique qui est représentée par une femme qui vient pour aider les hommes dans la marche vers la liberté. Certes il faut parler, mais cela ne suffit pas. Il faut plutôt agir. Pour atteindre cette liberté, les hommes doivent s’aimer, cultiver l’amour et déterrer la hache de guerre. L’Africain doit améliorer sa condition sur terre. Et cette femme qui parle de la lutte dit qu’elle peut aller au front comme les hommes. Cette femme qui pleurait hier, aujourd’hui elle a cessé de pleurer et appelle à la liberté face à cet esclavagisme qu’endure l’Africain. Un esclavagisme qui est aussi mental. L’heure de briser cet esclavagisme est arrivée.

Aussi briser ce complexe qui caractérise l’Africain face au Blanc. Le message de cette femme, c’est qu’elle en a marre que les autres écrivent son histoire ; elle en a marre qu’on écrive une nouvelle page pour l’Afrique ; elle en a marre qu’on lui dise que l’Occident c’est l’eldorado et quand elle vient, on lui dit : non. Cette même femme en a marre de voir ses enfants se noyer tous les jours dans l’océan quand il s’agit d’aller en Europe.

Robinson a des projets pour des jours à venir qu’elle s’est abstenue de révéler. Et renvoie le public à la surprise.   

Achille Tchikabaka

Légendes et crédits photo : 

Robinson Solo

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