Réforme de l'enseignement paramédical : une initiative pour lutter contre la mortalité maternelle et infantile

Mardi 2 Octobre 2018 - 16:15

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Les infirmiers, sages-femmes et techniciens de laboratoire seront formés dorénavant selon le système licence master doctorat (LMD) en vue de contribuer à l'amélioration des soins promotionnels et préventifs.  

Les réunions de vulgarisation des objectifs de la réforme de l’enseignement paramédical ont été tenues récemment à Brazzaville et à Pointe-Noire. Les objectifs poursuivis par cette réforme sont, entre autres, de trouver une réponse durable au constat d’inadéquation entre la formation et les compétences des prestataires des soins ainsi que les services de santé. « Au-delà de la nécessité d’améliorer les indicateurs de la santé de notre pays, d’augmenter le nombre d’agents paramédicaux, le gouvernement tient à ce que les infirmiers et les sages-femmes qui seront formés selon les nouveaux programmes soient en mesure de contribuer aux soins promotionnels et préventifs comme le dépistage du VIH/sida et de l’hypertension artérielle qui sont parmi les principales causes de la mortalité au Congo et aussi de travailler à leur propre compte au lieu d’attendre toujours un recrutement à la fonction publique », a déclaré le Pr Roger Richard Bileckot, coordonnateur national du Projet d’appui au développement des ressources humaines de la santé, lors de la réunion de Brazzaville.

L'autre défi à relever par cette réforme de l’enseignement paramédical est la réduction de la mortalité maternelle et infantile due à des causes évitables, grâce à l'administration des premiers soins aux patients. L’initiative tant attendue, a estimé un délégué de l’Association des parents d’élèves et étudiants du Congo (Apeec), « invite en même temps le gouvernement à jouer son rôle régalien en tant que garant de la santé de tous les Congolais et à mener à bien cette réforme ».

Dans le même ordre d'idées, le Dr Edith Sophie Kombo Bayonne, enseignante à la Faculté des sciences de la santé de l’Université Marien-Ngouabi et consultante du Projet d’appui au développement des ressources humaines de la santé, a précisé que les compétences de l’infirmier, de la sage-femme et du technicien de laboratoire qui seront formés selon le système licence master doctorat et l’approche par compétence, s’apprécieront sur leur « savoir-agir » devant une situation de santé.

Ce savoir-agir se mesurera par la capacité à mobiliser des ressources internes, notamment le savoir théorique, le savoir-faire et le savoir-être ainsi que les ressources externes. « Celles-ci peuvent correspondre à obtenir un avis spécialisé ou à mobiliser d’autres capacités.  Il est impérieux de réunir ces trois critères pour mieux administrer des soins aux patients, de développer une bonne communication avec eux ainsi qu’avec leurs parents », a-t-elle ajouté.

Réformer l’enseignement paramédical vise également à valoriser les compétences du personnel formé selon les anciens programmes, en leur offrant l’opportunité de poursuivre leurs études et d’obtenir des diplômes de licence, master et de doctorat. Cette approche, ont indiqué les Drs Félix Molloumba et Justin Ongoyohi, respectivement directeurs des écoles paramédicales de Brazzaville et Pointe-Noire, va permettre de jouer un rôle important dans la formation des apprenants.

Ils ont plaidé également pour la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre de l’approche par compétence. Sur les quatre mille deux cents heures d’apprentissage, ont-ils signifié, deux mille cents heures seront consacrées aux cours théoriques et deux mille cents aux travaux pratiques et stages. Et l’apprenant lui-même devra consacrer au moins neuf cents heures de travail personnel à l’apprentissage.

Emu de la réforme, le directeur général de l’enseignement professionnel, Christophe Lia, a reprécisé que cette préoccupation a été prise en compte dans la convention de partenariat pour optimiser la formation des infirmiers, sages-femmes et techniciens de laboratoire. Cette convention avait été signée par le ministre de l’Enseignement technique et professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi, Nicéphore Antoine Thomas Fylla de Saint Eudes et la ministre de la Santé et de la population, Jacqueline Lydia Mikolo.

Elle met en commun les apprentissages, les locaux, les plateaux techniques des hôpitaux et mobilise les professionnels de santé pour dispenser les enseignements et encadrer les stages. Le Pr Roger Richard Bileckot a, par ailleurs, salué le leadership de ces deux ministres ainsi que celui de l’Enseignement supérieur, Bruno Jean Richard Itoua, qui ont créé les conditions nécessaires pour l’implantation de la réforme.

Signalons qu’une autre convention de partenariat liant les trois ministères autour de la formation du personnel paramédical est en cours d’élaboration pour signature. De même, une convention de partenariat signée par le ministre Fylla Saint Eudes et l’Institut européen de coopération et de développement vise l’implantation de l’approche par compétence comme méthode pédagogique à l’école paramédicale Jean-Joseph-Loukabou, basée à Pointe-Noire.

Fortuné Ibara

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