Sécurité alimentaire : l’Afrique présente la plus forte prévalence de la sous-alimentation

Vendredi 24 Juillet 2020 - 14:49

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C’est le constat fait par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en collaboration avec quatre autres agences onusiennes dans un rapport relatif à l’état de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (SOFI) dans le monde.

De ce rapport, il ressort qu’une alimentation saine est devenue un luxe hors de portée de nombreux Africains, et la Covid-19 vient aggraver la situation. Pour le sous-directeur général et représentant régional pour l’Afrique de la FAO, la faim progresse dans toutes les régions d’Afrique, en particulier en Afrique subsaharienne. Même sans prendre en compte les effets de la pandémie du coronavirus, l’Afrique est loin d’atteindre l’objectif convenu d’éliminer la faim à l’horizon 2030.

Selon lui, à cause des perturbations de l’approvisionnement alimentaire et des moyens d’existence, de nombreux ménages ont de plus en plus de difficultés à avoir accès aux aliments nutritifs, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables. Par ailleurs, les projections préliminaires présentées dans le rapport suggèrent que la pandémie de covid-19 pourrait faire augmenter le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde de 83 à 132 millions de personnes.

 « Le récent rapport publié a révélé que l’Afrique présente la plus forte prévalence de la sous-alimentation, plus que le double de la moyenne mondiale et, comparée aux autres régions, elle enregistre la croissance la plus rapide du nombre de personnes souffrant de la faim. Si les tendances récentes persistent, l’Afrique devancera l’Asie en 2030 et deviendra la région comptant le plus grand nombre de personnes sous-alimentées, soit la moitié du nombre total » a indiqué Abebe Haile-Gabriel. Poursuivant que cela représente une énorme perte de potentiel pour les individus, les communautés, les économies et les nations.

A cet effet, Abebe Haile-Gabriel suggère de mener des actions audacieuses nécessaires, pour transformer les systèmes alimentaires, rendre les régimes alimentaires sains, abordables et favoriser les progrès vers la réalisation de l’Objectif de développement durable (ODD), consistant à éliminer la faim et toutes les formes de malnutrition à l’horizon 2030. Les politiques gouvernementales doivent s’efforcer de réduire le coût des régimes alimentaires sains le long de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, notamment en réduisant les pertes de nourriture.

Il faudrait également soutenir les petits producteurs pour faciliter l’acheminement des fruits et légumes sur les marchés à faible coût. Le rapport de SOFI a montré que les investissements publics dans les réseaux routiers pourraient améliorer l’accès aux aliments riches en nutriments en réduisant les coûts de transport en Afrique. « Si des mesures rapides ne sont pas prises pour inverser la tendance en matière de la faim et permettre un accès facile aux régimes alimentaires sains à tous les Africains, les progrès réalisés pendant des dizaines d’années seront compromis. Nous ne devons pas permettre que cela se produise. », a conclu Abebe Haile-Gabriel.

Gloria Imelda Lossele

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