Palu : le tandem Gizenga-Makiashi pour la refondation de la RDC

Lundi 5 Octobre 2015 - 20:15

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Né le 5 octobre 1925 dans le Kwilu, l’ancien Premier ministre et secrétaire général, chef du Parti lumumbiste unifié (Palu), le patriarche Antoine Gizenga totalise, depuis le 5 octobre, quatre-vingt dix ans d’âge. L’homme aura consacré entièrement sa vie au service du bien-être de son pays.

Durant sa lutte, celui qui est considéré comme l’un des monuments vivant de la scène politique congolaise a été emprisonné plusieurs fois à cause de son attachement au nationalisme mais cela n’a pas réussi à mettre fin à son engagement pour la défense des intérêts de son pays. Après l’assassinat de Lumumba, le gouvernement crée par Antoine Gizenga à Stanley ville (actuel Kisangani) a été reconnu par 21 pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe de l’Est en février 1961. Il sera emprisonné à Bula Mbemba de janvier 1962 à  juillet  1964 et libéré après que les membres du MNC-L aient exigé sa libération. C’est dans ce contexte qu’il va créer le Palu le 22 août 1964. Antoine Gizenga s’était opposé à ses anciens collaborateurs et ne voulait qu’une chose ; la création d’un grand parti des masses tel que l’avait souhaité Patrice Emery Lumumba. 

Antoine Gizenga s’est érigé en une véritable école du nationalisme où ont été formés, des années durant, des congolais venus de tous les horizons, tous réunis au sein du Palu. Au nombre de ces derniers, un digne fils du pays, en l’occurrence, le Pr Willy Makiashi, s’est particulièrement illustré dans la fidélité et la loyauté aux idéaux du parti. Ayant grandi dans l’idéologie nationaliste telle que défendue par le Palu, il s’est révélé l’héritier idéologique d’Antoine Gizenga de qui il a reçu la noble mission de refonder l’État congolais.

Similitudes dans l’engagement politique  

L’un comme l’autre est attaché à la défense des intérêts de la Nation et se montre intraitable sur la question de l’indépendance du pays dans tous les secteurs. Proche de Patrice-Emery Lumumba, Antoine Gizenga était le chef du parti solidaire africain (PSA) lorsqu’il a été nommé vice-Premier ministre en 1960 et 1961. De même, à peine élevé au rang de Secrétaire Général et chef du parti, Willy Makiashi a été nommé vice-Premier ministre, ministre de l‘Emploi, Travail et Prévoyance sociale par le chef de l’État, Joseph Kabila, le 7 novembre 2014. Depuis lors, il traduit en actes le programme gouvernemental dans son secteur et les effets se font sentir dans le vécu quotidien du citoyen congolais.  

Militant de première heure avant d’être nommé secrétaire national chargé des Questions juridiques, puis secrétaire permanent et porte-parole assurant la gestion du parti au quotidien, Willy Makiashi a gravi tous les échelons et a reçu du patriarche Gizenga la lourde mission de refonder l’État congolais. Cette refondation s’est traduite en actes par la pérennisation de l’idéologie nationaliste pour la conquête et la préservation du pouvoir de la gauche nationaliste en RDC par la voie démocratique. Parmi ses principales missions, maintenir la présence de la vraie gauche dans le microcosme politique congolais. Depuis qu’il est aux côtés d’Antoine Gizenga, il s’est créé une synergie qui pose les vrais jalons susceptibles de couronner les efforts du vénérable patriarche de la période pré-indépendance à ce jour.

Pour une bonne frange des militants et cadres du Palu abordée à ce sujet, Willy Makiashi constitue un gros bras battant de par sa manière d’agir et de faire, ouvrant un nouvel horizon capable d’amplifier la lutte du patriarche incarnée par la jeunesse du Palu, véritable fer de lance. Il est à juste tire considéré comme le « Petit Gizenga » de par ses capacités de rassembleur. Il a réussi à fédérer les énergies autour de la refondation de l’État congolais. Actuellement vice-Premier ministre au gouvernement de cohésion nationale comme l'était son mentor et père idéologique Antoine Gizenga, beaucoup d’observateurs soutiennent que les similitudes décelées dans les parcours politiques de deux hommes reflètent leur concorde. Ils ont toujours visé le redressement du social des Congolais comme le démontrent les performances de Willy Makiashi dans le secteur de l’emploi.

Des performances qui parlent…    

À ce propos, il importe de signaler que moins d’une année après sa nomination au gouvernement, il a initié plusieurs actions, notamment l’organisation de la première table ronde sur la protection sociale en RDC, la tenue du 36e conseil national du travail (CNT), la mise sur pied d’une série de mesures drastiques sur la sécurité et la santé dans les milieux professionnels en RDC, l‘inauguration du guichet unique (DGI, INSS, INPP, ONEM), l’instauration d’un climat de dialogue entre le gouvernement et l‘intersyndical des travailleurs congolais, le recrutement annoncé de mille inspecteurs et contrôleurs du travail. Willy Makiashi a, par ailleurs, relevé d’énormes défis allant de la plaidoirie pour l’amélioration des conditions de travail ainsi que la revue à la hausse de l’enveloppe salariale des prestations sociales passant de 3 à 4 trimestres par an.

Cinquante ans après, il a fallu attendre l’élévation de Willy Makiashi au poste de secrétaire permanent et porte-parole de ce parti pour que la formation politique cinquantenaire organise, dans le cadre de son jubilé d’or, une série d’ateliers réunissant diverses personnalités locales et étrangères issues de tous les horizons pour discuter de tous les sujets ayant trait à la marche du pays. Ces ateliers ont sans doute permis d’évaluer la marche du pays, cinquante-cinq ans après. De ce fait, Willy Makiashi accomplissait là le vœu de Patrice Emery Lumumba de voir émerger en RDC un véritable parti des masses dont les assises sociologiques sont vérifiables.

C’est encore Willy Makiashi qui a réussi l’implication effective de la jeunesse, des femmes guides nationalistes ainsi que des chefs des organes de base dans la prise des décisions à la place du statu quo et de la léthargie décriés par plus d’un au sein du Palu. Il a aboli le « Cenal » pour le remplacer par le collège des conseillers généraux et autres consultants en vue d’assurer résolument une gestion collégiale à la tête du parti.

L’alliance d’Antoine Gizenga avec Joseph Kabila se poursuit normalement et le Palu reste incontournable dans la prise des décisions importantes sur la marche des institutions au sein de la majorité présidentielle. C’est à ce titre que le vice-Premier ministre Willy Makiashi a pris part dernièrement à une réunion du bureau politique de la majorité présidentielle après la lettre controversée des fondeurs du G7. À l’exemple du patriarche, il n’attache pas plus d’importance à autre chose qu’à la refondation de la RDC et y travaille jour et nuit.

Alain Diasso

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