20e conférence sur le climat: 195 Etats tentent d'harmoniser leurs stratégies de lutte contre le réchauffement climatique

Mardi 2 Décembre 2014 - 15:00

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Placées sous l’égide des Nations unies, ces négociations doivent permettre de définir les engagements de chaque pays dans la lutte contre le changement climatique, en vue d’un accord lors de la prochaine rencontre de Paris en 2015. C’est l’ambition affichée des différentes délégations du monde entier, réunies à partir du 1er décembre à Lima au Pérou pour deux semaines.

L'objectif de ces assises étant de négocier les engagements de chaque pays dans la lutte contre le réchauffement climatique, afin d’ouvrir la voie à un accord multilatéral dans un an à Paris (France). « Ce rendez-vous de Lima est un grand sentiment de possibilité. Contrairement à Copenhague, en 2009, plus aucun pays ne dit qu’il est trop tôt pour parvenir à un accord », a souligné à l’ouverture de la conférence, Laurence Tubiana, ambassadrice française pour les négociations climatiques.

Au cours des discussions, il sera imposé à tous les pays de limiter la hausse moyenne des températures à 2°C, voire à 1,5°C d’ici à la fin du siècle, comme le demandent les petits Etats insulaires menacés par la montée des océans.

Pour parvenir à cette fin, les experts  du climat estiment qu’il faudra atteindre la « neutralité climatique » d’ici à 2100, autrement dit à un niveau zéro d’émissions de gaz à effet de serre.

A en croire le Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (GIEC), la hausse des températures mondiales est proche de 4°C.  Autre exemple, en 2012, les émissions de gaz à effet de serre ont progressé de 2,2 %.

Selon ces experts, le véritable défi à relever reste la volonté politique des trois blocs des Etats pollueurs : Europe, Etats-Unis, Chine. Le rapport sur le réchauffement climatique montre que ces pays sont à l’origine de plus de 50 % des émissions mondiales.

« La réussite de l’étape sud-américaine conditionne pour beaucoup celle de Paris, car s’il reste un an pour négocier, tout le monde a conscience que plus les sujets de contentieux seront déminés tôt, ils restent la règle plutôt que l’exception, plus les perspectives d’un accord resteront ouvertes. », a prévenu Teresa Ribera, directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI).

Les observateurs expliquent qu’on peut s’attendre à des avancées axées sur au moins trois points : le contenu des « contributions » que les Etats doivent remettre d’ici au 31 mars 2015 ou au plus tard à la fin du premier semestre 2015. Deuxièmement, il y aura l’adoption d’une première version du texte de négociation qui va définir les grands chapitres et les grandes options qui structureront l’accord. Enfin, les pays industrialisés devront clarifier la façon dont-ils comptent mobiliser les100 milliards de dollars par an d’aide aux pays en développement promis à Copenhague d’ici à 2020.

Rappelons que, c’est en 2009 que la COP 15 à Copenhague a décidé de reporter à 2015 la signature de l’accord contraignant pour tous les pays. La COP 19 a eu lieu à Varsovie, en Pologne. Elle n’a accouché aucun résultat tangible malgré la publication de la première partie du cinquième rapport du GIEC consacrée aux aspects scientifiques du changement climatique. La COP 20 prépare donc celle de Paris.

Sans attendre le rendez-vous de Lima, l’Europe s’est récemment fixée comme objectif de réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030. Par contre, les Etats-Unis se sont engagés à les baisser de 26 à 28% entre 2005 et 2025 et la Chine a, pour la première fois, donné une date (autour de 2030) à partir de laquelle elle veut les réduire.

Yvette Reine Nzaba et Fiacre Kombo (stagiaire)