24e sommet de l’UA : certains diplomates redoutent l’arrivée de Robert Mugabe à la tête de l’organisation

Samedi 31 Janvier 2015 - 13:45

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La présidence tournante entre les grandes régions africaines devra permettre à l’Afrique australe de prendre la tête de l’organisation panafricaine pour un an. Le Zimbabwe étant l’unique pays en lice pour ce poste, l’accession annoncée de Robert Mugabe à la tête de l’Union africaine ne fait pas l’unanimité parmi les diplomates africains.

La perspective de voir Robert Mugabe présider l’UA partagera les États africains en deux camps, notamment entre les embarrassés et les indifférents, avance-t-on dans les couloirs du sommet qui se tient actuellement à Addis-Abeba, en Éthiopie. Pour certains diplomates, si la présidence rotative de l’UA est essentiellement symbolique, tout chef d’État qui prend les commandes de l’organisation continentale à la lourde responsabilité de la représenter valablement dans des rencontres internationales tels que le G8 ou le G20. Ce qui est très critiqué pour l’actuel président zimbabwéen qui est l’objet depuis 2002 de sanctions européennes et américaines, incluant une interdiction de voyager. « Désigner Robert Mugabe en tant président en exerice de l’Union africaine n’est pas un signe très encourageant. Son style appartient à une génération passée, celle qui prend le pouvoir en otage, ce n’est plus le credo de l’UA », a déclaré un diplomate qui a requis l’anonymat.

En parlant du style Mugabe, la plupart des ministres africains le qualifient « d’autocrate » pour être resté longtemps au pouvoir en dépit de son âge avancé et ce, depuis l’indépendance du Zimbabwe en 1980. Robert Mugabe est aussi accusé de « museler l’opposition par la violence et d’avoir ruiné son pays », en multipliant depuis des années « provocations et tirades incendiaires contre l’Occident et les impérialistes, les opposants ou les journalistes »

S’il y a des gens en Afrique qui s’opposent à la désignation de Robert Mugabe à la présidence de l’UA, d’autres au contraire balayent sans état d’âme des critiques formulées contre sa candidature. : « Qui suis-je pour dire aux peuples africains qu’ils ont élu le mauvais dirigeant? C’est le peuple qui choisit son dirigeant. L’important est que la Constitution du pays soit respectée », a dit par exemple le vice-président de la Commission, le Kényan Erastus Mwencha.

Notons que ce n’est pas pour la première fois qu’un chef d’État accusé d’autocrate ou de violer les droits de l’Homme, occupe les fonctions de président en exercice de l’organisation panafricaine. De son vivant, le défunt guide libyen Mouammar Kadhafi par exemple pour ne citer que ce cas avait été porté à la présidence de l’organisation.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula