Accès à l’électricité : une journée de sensibilisation des personnes vivant avec handicap

 L’activité, organisée par Action pour conscientiser et encourager les personnes démunies (ACEPD), avec le soutien de la Coalition d’organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique (Corap), s'est inscrite dans le cadre de la campagne lancée par cette plate-forme visant l’amélioration de l’accès à l’électricité à Kinshasa ainsi que dans toutes les provinces du pays. « Cette activité a un rôle important, celui de déclencher un changement d’attitude des décideurs, administratifs et le public afin d’adopter des options appropriées pour arriver à l’amélioration de l’accès à l’électricité en faveur de la population, en général, et pour les personnes à mobilité réduite, en particulier », a indiqué le coordonnateur de l’ACEPD, Patience Kambale. Il s'agit, a-t-il fait savoir, de chercher à opérer un changement total sur la question d’accès à l’électricité chez les personnes à mobilité réduite et dans la valorisation de leurs services.

Une occasion pour le coordonnateur de l’ACEPD de peindre un tableau peu reluisant de la situation d’accès à l’électricité pour toute la population kinoise en général et pour les personnes à mobilité réduite en particulier, ainsi que les conséquences de cette situation pour ces dernières. Selon Patience Kambala, en effet, bien que la Constitution de la République démocratique du Congo a consacré en son article 48 le droit d’accès à l’électricité pour la population, la réalité sur le terrain reste très critique. « Les coupures intempestives, la facturation forfaitaire, la vétusté des installations, les pannes à répétitions » constituent le constat fait par l’ACEPD à travers la ville-province de Kinshasa.

Une situation pire pour les personnes à mobilité réduite

Intervenant à cette conférence, le coordonnateur des organisations des personnes vivant avec handicap, Michel Mulamba, a rappelé que l’accès à l’électricité était un droit universel. Il affecte, a-t-il fait savoir, la façon qu’ont les gens de s’éclairer, d’alimenter leurs maisons en électricité, de se divertir, de faire la cuisson d’aliments, de monter une activité génératrice de revenus, etc. Mais, pour cet activiste dans le domaine des droits humains liés spécifiquement à cette catégorie des personnes, l’accès sûr et fiable à l’électricité est loin d’être universel. « Les différences de sexe, d’âge, de situation géographique, d’aptitude et d’appartenance à un groupe social ont une incidence sur l’accès et l’utilisation de l’énergie, ainsi que sur la sécurité des personnes », a-t-il souligné. Et de noter que l’impact de ces différences est accentué en période de crise. Cela signifie, a-t-il expliqué, qu’une fille handicapée vivant dans une cour commune sera confrontée à des risques très différents de ceux des garçons à l’absence de l’énergie. Aussi, a-t-il fait remarquer, les barrières d’accès à l’énergie peuvent priver une famille de revenus, l’empêchant ainsi de survivre.

A en croire Michel Mulamba, l’énergie électrique est un besoin, un droit et un moteur de développement pour les personnes handicapées. « L’énergie détermine la manière dont elles nourrissent leurs familles, leur sentiment de sécurité dans les lieux publics, la façon d’alimenter leurs entreprises en électricité, etc. », a-t-il souligné.

Ces exposés ont appelé des réactions des participants parmi lesquels des sourds-muets, qui ont également émis leurs points de vue sur l’accès à l’électricité. Ils ont partagé leurs expériences, tout en émettant des critiques sur la situation. Ces échanges ont permis à tous les participants d’avoir un entendement commun de la situation d’accès à l’électricité en vue de continuer à mener des actions pour solliciter des gouvernants l’amélioration de la situation.