Accord sur le nucléaire iranien : des voix s’élèvent pour saluer l’aboutissement des négociations

Lundi 25 Novembre 2013 - 11:36

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Les grandes puissances et l’Iran ont paraphé le 24 novembre à Genève, en Suisse, un accord préliminaire sur le programme nucléaire iranien. Le texte prévoit de limiter l’enrichissement d’uranium en échange d’un allégement des sanctions contre Téhéran

Dans une déclaration, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s’est félicité des progrès accomplis vers « ce qui pourrait s’avérer être le début d’un accord historique pour les peuples et les nations du Moyen-Orient et au-delà ». Il a estimé que cela changera à coup sûr la donne dans cette région troublée du monde. Ban Ki-moon a exhorté les gouvernements de l’Iran et des six États membres impliqués dans les négociations – la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, « à prendre appui sur ce début encourageant » et à rétablir la confiance mutuelle. Il a réaffirmé son engagement en faveur du renforcement du désarmement nucléaire et du régime de non-prolifération.

Le président américain, Barack Obama, a quant à lui estimé que l’Accord de Genève était « un premier pas important », mais il a averti que s’il n’était pas respecté par les autorités iraniennes, les sanctions prises contre leur pays seraient rétablies. Washington, a-t-il souligné, « accentuerait la pression » si Téhéran ne respectait pas ses engagements.

Dans un communiqué quelques heures après la conclusion de cet accord historique, le chef du gouvernement israélien l’a dénoncé en ces termes : « C’est un mauvais accord qui offre exactement ce que l’Iran voulait : la levée significative des sanctions et le maintien d’une partie significative de son programme nucléaire. »

« L’accord permet à l’Iran de continuer à enrichir l’uranium, laisse en place les centrifugeuses et lui permet de produire des matières fissiles pour une arme nucléaire », a-t-il déploré, regrettant que l’accord ne permette pas le démantèlement de la centrale d’Arak, un réacteur à eau lourde situé dans le nord de l’Iran.

« Je crois qu’à partir d’aujourd’hui et pour les six mois qui viennent, Israël sera en fait plus en sécurité qu’hier parce que nous avons maintenant un mécanisme qui va allonger le délai nécessaire pour que l’Iran se dote de l’arme atomique », a souligné de son côté le secrétaire d’État américain John Kerry, pour tenter de calmer Israël au sujet de l’accord.

Pour le président français François Hollande, l’Accord de Genève « constitue une étape vers l’arrêt du programme militaire nucléaire iranien, et donc vers la normalisation de nos relations avec l’Iran. » « La France continuera de se mobiliser pour parvenir à un accord final sur ce sujet », a-t-il déclaré dans un communiqué.

La Russie, représentée à Genève par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est félicitée du texte, évoquant « une victoire pour tous ».

L’Accord de Genève porte sur une période de six mois. Il a pour but de rétablir progressivement la confiance entre Téhéran et les puissances occidentales après des décennies de tensions. Il suspend les volets les plus controversés du programme nucléaire iranien et prévoit l’arrêt de la construction du réacteur à eau lourde d’Arak, qui produirait du plutonium utilisable à des fins militaires. Le texte prévoit l’arrêt de l’enrichissement d’uranium au-dessus de 5%, la neutralisation des stocks enrichis à 20% et des inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Les grandes puissances ayant participé aux négociations se sont engagées à ne pas imposer à l’Iran de nouvelles sanctions au cours des six prochains mois. Cela permettra au pays de bénéficier de 1,5 milliard de dollars de revenus liés au commerce de l’or et des métaux précieux.

Selon des sources concordantes, les représentants des grandes puissances, dont la porte-parole de la diplomatie européenne Catherine Ashton, le chef de la diplomatie britannique William Hague, le secrétaire d’État américain John Kerry, son homologue russe Sergueï Lavrov, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et son homologue français Laurent Fabius se sont réjouis d’être parvenus à la signature de l’accord sur le nucléaire iranien.

Le programme nucléaire de l’Iran – dont le gouvernement affirme qu’il est destiné à des fins strictement civiles, alors que d’autres pays soutiennent qu’il est motivé par des ambitions militaires – est un sujet de préoccupation pour la communauté internationale depuis la découverte, en 2003, d’activités nucléaires clandestines menées pendant dix-huit ans en violation des obligations de Téhéran en vertu du Traité de non-prolifération nucléaire.

Nestor N'Gampoula