Affaire Hissène Habré : le procès de l’ancien président tchadien impatiemment attendu

Mardi 19 Mai 2015 - 12:33

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Les Chambres africaines extraordinaires (CAE) chargées d’organiser ce procès l’ont fixé au 20 juillet. En attendant cette date, l’Association des victimes de crimes du régime de Hissène Habré (AVCRHH) se réjouit de l’imminence du démarrage des audiences y relatives.

Dans un communiqué rendu public le 18 mai, les victimes du régime de Hissène Habré, dont des veuves et des orphelins, se disent soulagés.  « L’imminence du procès prouve que nous avions raison d’emprunter le chemin de la justice pour recouvrer notre dignité, plutôt que celui de la vengeance », a déclaré l’AVCRHH, par la voix de son président, Clément Abaifouta. « En dépit de nombreux obstacles et des menaces dressés sur son parcours, la patience, la persévérance et la ténacité ont fini par triompher sur le mépris, le mensonge et la récupération », a-t-il ajouté.

Le président de l’AVCRHH a rappelé que durant la longue campagne parsemée d’embuches que son association a entreprise pour la tenue de ce procès, plusieurs des membres sont décédés. Malgré cela, a-t-il souligné « la nouvelle de voir juger Hissène Habré a laissé place à la joie dans ses rangs ».

Clément Abaifouta a estimé que cela rappelle ce qui s’était passé en décembre 2014 lorsque la justice tchadienne avait jugé les anciens agents de la DDS, police politique du régime déchu. Les intéressés avaient été condamnés par la cour criminelle de N’Djamena.

L’ancien président tchadien sera jugé pour des violations massives dans son pays, lors de son règne. En attendant le verdict qui sera prononcé et selon l’AVCRHH, l’Etat tchadien a promis de verser 75 milliards FCFA aux victimes en guise de réparation.  Les membres de l’association restent mobilisés pour recouvrer leurs droits et préparer sereinement ledit procès.

Depuis l’annonce de la date de son procès, Hissène Habré n’a pas réagi, mais sa défense a dénoncé un procès « totalement vicié », qui ne respecterait pas des « principes d’organisation et des règles fondamentales de procédure pénale ». Arrêté en juillet 2013, l’ancien président tchadien exilé au Sénégal, ne cesse de contester la légitimité des Chambres africaines.

« Le mutisme affligeant de Hissène Habré ne nous arrêtera pas dans notre détermination. Son refus annoncé de ne pas assister aux audiences est une insulte aux survivants et aux 40 000 personnes qui ont péri dans son système de mise à mort », a prévenu l’AVCRHH.

Rappelons qu’Hissène Habré a dirigé le Tchad de 1982 à 1990 avant d’être renversé par l’actuel président, Idriss Deby Itno, qui est au pouvoir depuis 25 ans.

 

 

Nestor N'Gampoula

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