Affaires foncières : les terriens de la zone II Mont-Bélo dénoncent la spoliation de leurs terres dans la Bouenza

Mardi 30 Juin 2015 - 19:17

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Réunie en assemblée générale élective le 28 juin à Brazzaville, l’antenne départementale de l’Association des terriens de la zone II Mont-Bélo a décrié la procédure utilisée par les pouvoirs publics dans l’implantation des sociétés Tolona et Asperbras sur leurs terres dans le département de la Bouenza.

Le Gouvernement a attribué à la société brésilienne Asperbras une superficie d’environ 50.000 hectares dans la Bouenza au sud du Congo. Cette société entend produire de l'éthanol et cultiver la canne à sucre, le maïs et le soja. Son objectif est de réaliser en 2015, plus de 2.000 hectares de maïs, 100 hectares de canne à sucre et 100 hectares de soja, ce qui pourrait générer près de 5.000 emplois d'ici à 2020.

De son côté, la société "Tolona" (planter) à capitaux espagnols a également bénéficié d’une étendue de 20.000 hectares pour cultiver le maïs et la tomate. Ce qui témoigne de la libération du secteur agro-pastoral au Congo. Mais, l’Association des terriens de la zone Mont-Bélo, une organisation à caractère socio-économique ayant, entre autres objectifs, la défense des intérêts des terriens conformément aux lois et règlements de la République n’a pas apprécié favorablement la méthode utilisée par les autorités, notamment les ministères de l’Agriculture et de l’Elevage, ainsi que celui des Affaires foncières et du domaine public.

« Nos terres que nous devons protéger, ne doivent pas être spoliées par les pouvoirs publics parce que nous dénoncons le fait que la procédure n’a pas été respectée en ce qui concerne les concessions que le Gouvernement est en train d’organiser au profit des multinationales agricoles (Tolona et Asperbras) », a déploré le secrétaire à la communication et aux relations extérieures de cette association, Fabrice Lembé Ngot, qui pense que cela est du ressort des terriens.

Selon lui, l’Etat ne pouvait pas implanter ces deux sociétés sur leurs terres situées à quelques km de Loudima sans les associer. Il a également rappelé que le domaine de l’Etat dans cette partie du pays se limite au ranch de la Louboulou. Ce qui n’est, d’après lui, à confondre avec le périmètre dévolu aux populations. C’est ainsi que les membres de cette association ont souhaité leur implication dans la gestion de cette situation afin de regarder de connivence un certain nombre de postulats, de préalables qui devraient définir leur feuille de route. Il s’agit, entre autres, des revendications des populations représentées par les terriens pour apporter de la valeur ajoutée à ce terroir. Mais, cela doit se faire conformément aux doléances des terriens.

En outre, les participants ont mis en place un bureau  départemental de l’antenne de Brazzaville dirigée par Juste Tsouki Solo. Ils ont aussi installé un conseil des patriarches présidé par Auguste Mbengo. Créée en 2013, l’Association des terriens de la zone II Mont-Bélo dont le siège social se trouve dans le district de Loudima, dispose d’un bureau national. Elle vise à entreprendre les activités socio-économiques ; revaloriser les pratiques socioculturelles abandonnées ainsi que réhabiliter les anciens sites touristiques et d'en créer des nouveaux.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Une vue des membres de l’Association des terriens de la zone II Mont-Bélo ; crédit photo Marcellin

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