Agriculture : la Coddipa implore l'implication des banques

Lundi 11 Août 2014 - 15:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les activités agricoles en République du Congo peinent à se développer. Dans un entretien exclusif avec Les Dépêches de Brazzaville, le président et directeur général de la Congolaise de développement et de distribution des produits agro-alimentaires (Coddipa), Arsène Sita Kinguenga, évoque, entre autres causes, le désintérêt des établissements bancaires à soutenir les activités agricoles au Congo. 

 

Arsène Sita Kinguenga a relevé que le fonds d’appui à coût partagé, mis en place par le gouvernement en collaboration avec la Banque mondiale, est encore loin de satisfaire les hommes d’affaires demandeurs de crédits. « Les dossiers de demande de crédits que nous avons soumis aux structures bancaires susceptibles de financer notre projet n’ont pas abouti. La Banque de développement des États d’Afrique centrale, par exemple, nous reprochait de ne pas avoir les garanties techniques. Pour combler ce déficit, nous avons signé des accords d’assistance technique avec des experts français en vue d’un transfert de technologie. Malgré cette précaution, les banques ne sont toujours pas prêtes à nous accompagner », a-t-il expliqué avant d'ajouter : « La première garantie d’une activité comme la nôtre est la rentabilité. Le reste n’est qu’accessoire. La conception du business plan n’est pas le problème, car il existe des cabinets de conseils qui aident les hommes d’affaires à rédiger les dossiers pour avoir les crédits au niveau des banques. »

C'est ainsi que pour conforter ses propres fonds et atteindre les objectifs fixés, la Coddipa compte sur l’aide de ses actionnaires. ceci, pour revoir à la hausse son capital évalué actuellement à 100.000 millions de FCFA. 

Outre les problèmes liés aux finances, la Coddipa fait également face aux difficultés d’approvisionnement en matières premières comme le maïs qui intervient à 60% dans la formule de l’aliment de bétail. Le patron de Coddipa a souligné que les accords signés avec les Sud-Africains qui évoluent dans la production du maïs, à Makabana dans le département du Niari, n’ont pas encore donné satisfaction. D'où le recours à une autre source d’approvisionnement.  « D’autres protéines tel le soja qui n’existent pas sur le marché local, nous parviennent de l’étranger », a-t-il précisé. Cette situation fait que, sur le terrain, la production journalière se situe à 48 tonnes actuellement alors qu’elle pouvait atteindre 150 tonnes au regard de la capacité de l’usine.

À ces obstacles majeurs, s’ajoutent queqlues autres facteurs non négligeables à savoir : le coût du transport de ces matières premières des sites de production vers le site de  transformation ; la faible capacité d’absorption des produits sur  le marché local et le manque d'une main d’œuvre qualifiée. « Grâce aux accords signés avec les partenaires français, nos équipes sont maintenant capables de conduire les machines installées dans notre usine de production et même de les entretenir ».

Créée en 2004, sur les cendres de la Société de fabrication d’aliments de bétails, la Coddipa est le distributeur officiel du nouveau village agricole de Nkouo et de bien d’autres fermes privées. En dehors de la production d’aliments de bétails et de poussins d’un jour, d’autres modules comme la production de la volaille,  l’exploitation agricole, la production de la volaille ainsi que sa distribution, via un abattoir, sont inscrites dans le projet de développement de cette société.

Lopelle Mboussa Gassia

Légendes et crédits photo : 

les sacs d'aliments de bétails au dépôt de la Coddipa