Anniversaire : le théâtre national congolais célèbre son jubilé d’or.

Samedi 12 Décembre 2015 - 15:30

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Créé en 1965,  le Théâtre national congolais (TNC) est né de la fusion de deux associations théâtrales congolaises. Le groupe totalise aujourd'hui  cinquante ans d'existence. Après avoir connu des années de gloire avec des dramaturges ayant porté haut son flambeau, il est actuellement en perte de vitesse. Pour célébrer cet anniversaire plusieurs activités sont prévues du 15 au 17 décembre à Brazzaville. Retour sur l’historique et les figures emblématiques qui ont marqué le théâtre congolais.

 

 

 

Après avoir  jeté un regard attentif sur le chemin parcouru par le théâtre national congolais (TNC) d’hier à aujourd’hui, l’on s’aperçoit qu’il a connu trois périodes incarnées chacune par une génération de comédiens talentueux. Il a évolué depuis sa création au Cfrad qui est son siège historique avec le personnel artistique ayant un statut varié. Pour permettre au TNC  de répondre aux exigences de cet art, un plaidoyer est fait pour que sa gestion arrime à la modernité.

Le théâtre dit moderne au Congo est né sous l’impulsion des missions catholiques et protestantes, à la faveur des mouvements scouts parrainés par celles-ci. En 1960 on parlait déjà de deux troupes : Astheco (Association du théâtre congolais) sous la houlette de Segolo-Dia Mahungu et Pascal Mayenga à Bacongo puis le TUC (Théâtre d’union congolais) né à Moungali en 1964 avec entre autres Matondo Kubu Turé. Ces deux troupes avaient pour salle de spectacle le Cercle culturel de Bacongo et la Maison commune de Poto Poto.

C’est la fusion de ces deux troupes qui constituera en 1965 le Théâtre national congolais avec les acteurs comme : Pascal Nzonzi, Blaise Mbemba, Marius Yelolo, Kitouka Rififi, Hélène Bonda. Le Théâtre national congolais avait pour salle de spectacle  le Centre de formation et de recherche en art dramatique (Cfrad).

 À partir de 1966 le TNC va représenter le Congo au 1er Festival mondial des arts nègres à Dakar au Sénégal, au Festival panafricain d'Alger en 1969, à la semaine culturelle congolaise à Dakar au Sénégal en 1975 puis au 2ème Festival des arts Nègres de Lagos au Nigeria en 1977. Au cours du Festival des arts nègres de Lagos, la pièce « Nganga Mayala » du dramaturge Ferdinand Mouangassa fut interprétée par Pascal Bayenga et Albert Mfina respectivement metteur en scène et chorégraphe. Cette période est considérée comme étant l’âge d’or du théâtre au Congo. On  y a vu naître un engouement pour la pratique du théâtre, lequel a favorisé l’éclosion des troupes scolaires, troupes indépendantes et des troupes corporatives.

Entre 1980 et 1990 le théâtre  a atteint son apogée.

La période des années 80-90 grâce au travail effectué par Maxime Ndebeka et le Cfrad, le théâtre congolais est à son apogée. Plusieurs troupes théâtrales voient le jour jusqu’au début des années 1990. Sony Labou Tansi, Emmanuel Ndongala, Matondo Kubu Turé sont les célèbres comédiens du TNC. D’autres dramaturges de renom parmi lesquels Sylvain Bemba, Tchicaya U’TAMSI ,Guy Menga, Maxime Ndebeka, Letembet Ambilly et Caya Makhele vont participer au triomphe du théâtre congolais au Congo comme à l’étranger. Le décès de Tchicaya U’TAMSI en 1988 et de Sony Labou Tansi en 1995 sera un véritable coup dur pour le théâtre congolais.

Années 2000 :  émergence d’une nouvelle génération de comédiens.

La période allant de l’an 2000 à 2015 est incarnée par une nouvelle génération de comédiens, cette période est considérée comme celle de la renaissance du théâtre classique. Au cours de celle-ci le TNC s’est investi à préserver et vulgariser les acquis du théâtre classique. Le TNC est encadré techniquement par Marcellin Kimassi   et Pascal Touloulou on y voit aussi émerger une quinzaine de nouveaux comédiens comme Jacques Moussayandi, Adolphine Milandou, Arsène Bemba, Raissa Nzitoukoulou Alphonsine Milandou.

Mis à part les spectacles animés par le TNC, lesquels ont préservé les expressions du théâtre classique, la renaissance de celui-ci est surtout attestée par l’œuvre entreprise par les compagnies théâtrales privées, tel que le théâtre de l’environnement du dramaturge Henri Djombo dont les pièces « sur la braise » et « la prochaine gare » font partie du programme technique des spectacles de la célébration des cinquante ans.

En cinquante ans d’existence  le TNC compte une vingtaine de pièces dans son répertoire  artistique, interprétées aussi bien à Brazzaville  qu'à l’intérieur du pays.  On peut citer « la marmite de koka mbala » et « l’oracle de Guy Menga » ; « papa Sidy » Bernard Dadie ; les fourberies de sacapins, »,« Nganga Mayalla » ;« la tragedie du roi Christophe » ;  « embouteillage » ;  «  afrique enigmatique » ; « trois prétendants un mari » ; «    la mort de chaka » ;  «  le feu des origines » ; « le Zulu ».

 

Hermione Désirée Ngoma

Légendes et crédits photo : 

1- affiche sur les festivités du théâtre national.

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