Arts martiaux : Elsa Oyama, porte-étendard du judo féminin congolais

Samedi 26 Avril 2014 - 14:45

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L’athlète a jusque-là remporté plus de médailles d’or que d’argent ou de bronze dans les compétitions internationales et nationales auxquelles elle a participé. Ce qui fait d’elle la judokate la plus titrée de la décennie. Portrait et parcours.

Elsa Oyama est considérée à ce jour comme l’ambassadrice du judo congolais dans sa version féminine. Une identité qu’elle a commencé à forger en 2000 lorsqu’elle foulait le tatami, pour la première fois, au judo club Jigoro Kano de Brazzaville avant de rejoindre le judo club Olympique. Son dévouement lui a valu une montée en puissance. Le grade de ceinture noire n’a pas tardé à venir. Mais Elsa Oyama a découvert la compétition bien avant d’atteindre ce niveau de grade. Elle n’est pas dotée d’un physique imposant. C’est plutôt techniquement que l’athlète s’impose sur les tatamis avec sa taille de guêpe.

Palmarès

Au plan international, Elsa Oyama a enregistré plus de victoires que de défaites. Ces victoires lui ont permis d’empocher nombre de médailles d’or. D’abord en 2004 au tournoi international de judo de Yaoundé puis en 2005, toujours au Cameroun. L’année 2007 était la plus rentable dans la carrière d’Elsa Oyama d’autant plus qu’elle a réalisé un quadruplé de médailles d’or dans quatre tournois internationaux qui ont respectivement eu lieu au Sénégal, au Maroc, à Madagascar et en Côte d’Ivoire. Après quoi, les portes du centre international africain du judo au Maroc se sont ouvertes à elle le 11 avril 2006. Pourtant la même année elle n’a pas fait mieux que se contenter de la médaille de bronze au tournoi international de l’Île Maurice. Même performance en 2007 en Afrique du Sud et en 2009 lors des Jeux de la Francophonie à Beyrouth.

Seulement, la carrière d’Elsa, tout comme celle de tous les judokas congolais, a battu de l’aile à cause de la crise ayant plongé la Fédération congolaise de la discipline dans l’inactivité pendant quatre ans (2009-2013), soit la durée de toute une olympiade. Plus de compétitions internationales et nationales durant ce passage à vide pour les athlètes. Pourtant, Oyama poursuivait ses entraînements à un rythme régulier même si l’engouement n’était plus au rendez-vous. La mise en place de la Fédération en mai 2013 était pour elle une bonne nouvelle qui a d’ailleurs ravivé son espoir de renouer avec les compétitions et les victoires dorées. Ainsi, lors de la 3ème édition du tournoi international de judo de Cotonou, en juillet dernier, Elsa Oyama a fait parler son talent pour se faire de l’or.

Sur l’échiquier national, l’athlète a plusieurs fois été sacrée championne du Congo. Au championnat de la ligue départementale de Brazzaville, édition 2014, sa victoire en finale n’était pas une surprise. L’autre exploit dans cette compétition: le succès sur tous ses combats par Uchi-mata. Aucune de ses adversaires n’a réussi à la contrer alors qu’elles savaient d’avance que leur défaite venait de cette technique de projection. Le mois passé Elsa a encore  remporté la médaille d’or au tournoi international de Yaoundé.

Ce qu’elle dit de sa carrière

« Je pense que jusque-là, j’ai réalisé un bon parcours en remportant plusieurs médailles au plan international pour honorer mon pays le Congo », a-t-elle déclaré. Elsa Oyama a aujourd’hui les yeux rivés sur les Jeux africains de 2015. Elle est l’une des valeurs sûres de la Fédération congolaise de judo et disciplines associées. Son rêve, à long terme, est d’empocher une médaille d’or aux Jeux olympiques de Rio en 2016 au Brésil afin d'écrire en lettres d’or le nom du Congo dans les annales du judo. Une ambition qui suppose une vraie préparation.

 

 

 

 

Rominique Nerplat Makaya

Légendes et crédits photo : 

photo : un combat remporté par Elsa Oyama crédit photo Adiac