Aset Malanda : «L’émergence du cinéma africain a consolidé mon espoir en la jeunesse africaine »

Jeudi 5 Février 2015 - 12:00

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Diplômée en gestion de petites et moyennes entreprises  ou industries, Aset Malanda est comédienne. Elle a interprété le rôle de la petite fille du résistant Patrice Emery Lumumba dans la pièce de théâtre tirée du livre Kongo « Les Mains Coupées », de l’auteure que l’on ne présente plus Rosa Amélia Plumel Uribe. Arrivée en France à l’âge de 14 ans, auteure d’un premier essai intitulé « Les étoiles noires de Nollywood » paru au deuxième semestre 2014, la Congolaise Aset Malanda explique, dans les colonnes des Dépêches de Brazzaville, sa passion pour la fulgurante évolution du 7ème art en Afrique.

Aset MalandaDépêches de Brazzaville (LDB) : Comment vivez-vous l’émergence du cinéma africain dans le giron mondial au point d’y consacrer une œuvre ?

Aset Malanda (AM) : Je tiens à préciser tout d’abord que je suis une passionnée de cinéma, de littérature et de culture en général.  J’ai grandi, ainsi que ceux de ma génération, avec, sur les écrans, des films afro-américains car les acteurs nous ressemblaient sur le plan du phénotype. Dans la majorité des films français, rares étaient les rôles attribués aux personnes africaines ou noires, sinon pour des emplois peu valorisants. Les films africains-américains, eux, favorisent l’estime de soi. Puis j’ai commencé à m’initier aux films nigérians et j’ai tout de suite apprécié la fraîcheur et le concept de ce cinéma. J’ai voulu me procurer des informations sur cette industrie qui a le vent en poupe mais, malheureusement, je n’ai trouvé que peu de documents dont certains faisaient l’amalgame entre les problèmes de religions et la corruption au Nigéria. J’ai alors pris le parti d’agir en écrivant ce livre qui va à contre-courant des préjugés. L’émergence du cinéma africain a consolidé mon espoir en la jeunesse africaine car la jeunesse nigériane a créé une industrie en partant de rien et a prouvé au monde le génie créateur de l’Afrique.

DB : Vous avez écrit pour tordre le cou aux préjugés sur l’Afrique, dites-vous. Quel est l’objectif visé dans votre ouvrage ?

AM : Je réfute l’afro-pessimisme. Dans l’essai, je tente de briser le mythe selon lequel le cinéma serait l’apanage des seuls Américains, Européens, Indiens et Asiatiques. J’ai voulu démontrer qu’il existe aussi, sur le continent africain, une industrie du septième art dynamique et que les Africains produisent aussi des films de qualité. Mon livre est surtout un ouvrage pédagogique qui permet aux professionnels, tout comme aux amateurs et aux novices du septième art de découvrir ce cinéma qui propose un regard frais et neuf dans le cinéma mondial. Je me devais de prendre en référence le phénomène du développement du phénomène du développement du cinéma en Afrique avec le Nigéria comme fer de lance. Un cinéma avec une proximité africaine dans ses scénarios. Un cinéma indépendant créateur d’emplois depuis 1992 jusqu’à ce jour. Aujourd’hui, les producteurs de Nollywood se sont imposés dans les bouquets africains de télévisions jusqu’en Europe.

DB : À titre personnel vous avez une expérience des planches. Pensez-vous être appelée à jouer un rôle dans le cinéma ?

AM : J’ai eu l’opportunité, effectivement, de jouer sur scène, au théâtre du Ménilmontant, la pièce Kongo « les mains coupées » de l’auteure afro-colombienne Rosa Amélia Plumelle Uribe. Ce fut à la fois une expérience enrichissante et excitante.  Renouveler cette expérience au cinéma pourrait me plaire. Mais je veux plus que tout me former et pouvoir me trouver derrière la caméra. Vous aurez sans doute l’occasion de découvrir un documentaire ou un film de ma composition dans un futur proche. 

Nollywood vient de l’assemblage N en référence au Nigeria et Ollywood pour Wollywood

« Les étoiles de Nollywood », 293 pages, paru en 2014, Aset Malanda Editions, ISBN : 978-9546966-0-7, Prix : 25, 00 euros. En vente à la librairie galerie Congo, 23, rue vaneau, 75007 Paris. Ouvert du lundi au vendredi de 10 h 30 à 17 h 30 sans interruption.

À propos du phénomène Nollywood, la production de films tourne entre 2 000 à 2 500 films par an /Vivier créateurs d’emplois au Nigéria. Paris a abrité en 2013 la première édition du festival « NollywoodWeek ». Aset Malanda s’était portée volontaire au sein de l'équipe et a travaillé en qualité de guide auprès de certains réalisateurs nigérians venus, pour la circonstance, dans la capitale française.

 

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Aset Malanda Crédit Photo : Aset Malanda