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Au cœur de l’Afrique

Dimanche 28 Novembre 2021 - 12:22

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Tous les observateurs de la scène internationale le constatent jour après jour : le Bassin du Congo, qui est situé en plein cœur de l’Afrique, devient lentement mais sûrement l’un des principaux acteurs, voire même l’acteur principal de la scène africaine. S’étendant du Lac Tchad à la Région des Grands lacs et du golfe de Guinée à cette même zone très stratégique, il occupe le plus vaste espace géographique du continent, fait vivre la plus nombreuse et la plus jeune population d’Afrique, détient d’immenses ressources naturelles qui ne sont encore que très partiellement exploitées, occupe dans la lutte contre le dérèglement climatique une place qui le rend incontournable, resserre fortement les liens humains et historiques qui relient ses peuples depuis la nuit des temps.

Bref et pour résumer en quelques mots la réalité du temps présent, le Bassin du Congo et donc l’Afrique centrale dans son ensemble s’impose au fil des jours comme l’un des acteurs incontournables de la scène internationale. Ce qui explique pourquoi les superpuissances de ce temps, à savoir la Chine, l’Union européenne, les Etats-Unis, l’Inde, la Russie, sont de plus en plus présentes dans cette partie du monde et s’emploient à en devenir les partenaires les plus actifs en l’aidant à franchir les uns après les autres les obstacles qui se dressent sur sa route. Une attention d’autant plus importante que les moyens financiers, économiques, technologiques et autres que détiennent ces « Grands » sont considérables, mais aussi parce que leurs dirigeants se lancent dans une compétition planétaire d’une ampleur jamais observée jusqu’à présent.

Dans ce contexte pour le moins positif, une obligation s’impose de façon évidente à la vingtaine de pays et de nations qui occupent cette partie du continent africain : celle de resserrer fortement les liens de toute nature qui les unissent afin de tirer les bénéfices considérables que ces liens portent en eux ; exactement comme l’ont fait, non sans mal, dans les siècles précédents, les puissances qui occupent aujourd’hui le devant de la scène internationale. Une stratégie dont la création dans le domaine écologique du Fonds bleu du Bassin du Congo né à Oyo, il y a quatre ans, dessine parfaitement le contour et que s’emploie à concrétiser sur le plan stratégique le président du Congo, Denis Sassou N’Guesso, comme chacun a pu le constater il y a quelques semaines à Glasgow, dans le cadre de la vingt-sixième Conférence mondiale sur le climat.

Si, dans les semaines et les mois à venir, les nations du Bassin du Congo s’unissent pour parler d’une seule et  même voix dans les débats essentiels, vitaux du temps présent  – environnementaux, écologiques, culturels, économiques et financiers, sécuritaires –, l’on peut être certain que l’Union africaine (UA) dans son ensemble décidera à juste raison d’y installer son siège et ses institutions. Le chaos dans lequel s’enfoncent, hélas ! la Corne de l’Afrique et tout spécialement l’Ethiopie fait, en effet, peser sur l’UA une menace telle que ce déplacement s’avérera très vite inévitable.

Le temps est venu pour tous les pays de l’Afrique centrale d’anticiper ce mouvement historique et de proposer de déplacer vers le cœur du Bassin du Congo les institutions installées à Addis-Abeba. Il leur suffit pour y parvenir d’affirmer de façon claire leur union, leur volonté, leur détermination.

Jean-Paul Pigasse

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