Opinion

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Blessures

Samedi 2 Avril 2016 - 15:04

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Alors que, chez nous, la page de la nouvelle Constitution est définitivement tournée, que les institutions de la République se mettent en place dans l’ordre, que le calme le plus complet règne dans la rue, que l'opposition elle-même se mure dans un assourdissant silence, il est des blessures qu'il conviendrait de refermer avant qu'elles ne dégénèrent. Et parmi ces blessures figure en bonne place la dégradation des relations entre le Congo et la France.

Laissons aux ambassadeurs et aux diplomates le soin d'exprimer dans leur langage très policé, très châtié, le ressentiment de notre pays envers le pays de Descartes au sortir des évènements qu'il vient de vivre  - référendum constitutionnel et élection présidentielle - ; mais disons de façon crûe ce qu'il en ressort à nos yeux, quitte à susciter de véhémentes critiques de la part des grands donneurs de leçon que sont les "démocrates" du Vieux continent.

Au cœur de ce ressentiment figure le fait qu'à Paris l'on n'a visiblement pas perçu les enjeux de la partie qui se jouait ces deniers temps à Brazzaville ; cela alors même que le Congo est le partenaire le plus sûr, le plus fidèle, le plus constant de la France en Afrique centrale. N'écoutant visiblement que la fraction très minoritaire de la diaspora qui s'agite dans les milieux politiques de la capitale - tout particulièrement au sein du parti socialiste - les autorités françaises ont donné le sentiment qu'elles ne prenaient pas la juste mesure de la partie stratégique qui se jouait chez nous.

Elles ont commis, ce faisant, une erreur grave au moment même où la France s'apprête à retirer ses troupes de la Centrafrique ; une erreur dont le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, venu à Oyo il y a quelques mois remercier Denis Sassou N'Guesso pour son implication personnelle dans la recherche de la paix en RCA, est bien placé pour prendre la juste mesure. Que se serait-il passé, en effet, si le Congo, notre pays, avait sombré à son tour dans le désordre du fait de l'incapacité de sa classe politique à préserver la paix intérieure ?

Nous n'avons évidemment pas de conseil à donner au président François Hollande. Mais il serait sage de réfléchir, tant qu’il en est temps, au moyen de renouer des liens de confiance avec les plus hautes autorités de notre pays.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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