Bois illégal : Greenpeace presse l’Italie de se mettre en conformité

Vendredi 11 Juillet 2014 - 17:13

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Les écologistes s’inquiètent de l’arrivée continue du bois brésilien et congolais illégal dans les ports de la péninsule

Il ne reste plus que seize mois avant l’entrée en vigueur du Règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE). Il s’agit de la norme qui fait interdiction aux vingt-huit membres de l’Union européenne d’importer du bois illégal, obtenu sans agrément ou pouvant financer des guerres dans les pays d’origine. La mesure vise à la fois la prévention des conflits interminables autour d’une ressource qui peut être aussi précieuse que du diamant et la lutte contre les coupes illégales qui accélèrent la déforestation mondiale.

Pourtant, regrette l’organisation écologiste Greenpeace, « malgré le fait que la présidence de l’Union européenne (par l’Italie, NDLR) soit en cours, notre pays ne respecte pas encore ses propres obligations et n’applique pas les normes communautaires en matière d’importation de bois et de produits dérivés par un décret législatif approprié. » À rappeler que depuis le 1er juillet dernier, en effet, la présidence de tour de l’Union européenne est assumée par l’Italie de Matteo Renzi, le Premier ministre.

Greenpeace note que le 16 mai dernier, le Conseil des ministres italien a bien approuvé un décret d’application de ce règlement européen, mais « il ne semble pas qu’il y ait eu le début des autres étapes suivantes : le décret n’a pas été inclus dans l’agenda de la conférence État-Régions prévue aujourd’hui (11 juillet, NDLR), ni n’a été envoyé à la commission parlementaire pour approbation ». Cette lacune, volontaire ou non, crée une situation qui fait que l’Italie continue d’être la destination privilégiée du bois obtenu par des coupes illégales, selon Greenpeace.

L’organisation note que pour les seuls six derniers mois, elle a observé l’arrivée ininterrompue de bois illégal provenant du Brésil et de République démocratique du Congo. Du bois contre lequel le ministère des Politiques agricoles, alimentaires et forestières aurait pourtant dû activer les mesures européennes en la matière, notamment par une mise en quarantaine obligatoire de ces produits dans les ports.

Pour Esperanza Mora, membre de l’exécutif de Greenpeace, « malgré l’idée d’efficacité que le gouvernement veut transmettre en ce moment, l’Italie risque de demeurer en queue de peloton en Europe sur cette réglementation, faisant preuve de peu de responsabilité et de peu de transparence. Le bois illégal qui continue d’arriver dans notre pays fait des Italiens les complices de fait de la destruction des forêts. Le temps presse. »

Lucien Mpama