Burkina Faso : un mandat d’arrêt international contre Blaise CompaoréMardi 22 Décembre 2015 - 14:01 Le mandat d’arrêt international lancé contre le président burkinabé déchu, Blaise Compaoré, pour son implication présumée dans l’assassinat de son prédécesseur, Thomas Sankara, a été émis par la justice militaire de ce pays, depuis le 4 décembre 2015. D’après la justice burkinabé, ce mandat d’arrêt qui figure dans le dossier judiciaire a été déjà transmis aux autorités ivoiriennes. Mais ces dernières nient d’être au courant d’un quelconque mandat lancé contre l’ancien président Burkinabé. « Je ne suis pas informé ni de manière formelle ni de façon informelle », a déclaré Bruno Koné, porte-parole du gouvernement ivoirien. L’ancien chef d’Etat burkinabé vit en exil à Abidjan depuis sa démission forcée de la présidence, le 31 octobre dernier, à l’issue d’un soulèvement populaire. Ce jour-là, des dizaines de milliers de Burkinabè avaient manifesté dans les rues de Ouagadougou, la capitale, pour s’opposer à une tentative de révision de la Constitution. Outre l’ex- président burkinabé, le général Gilbert Diendéré, qui fut l’un de ses hommes de confiance est également poursuivi, ainsi que bien d’autres proches du régime dans le cadre de cette affaire. Tous sont poursuivis pour « assassinat, attentat et recel de cadavre ». Abordée sur le sujet du mandat d’arrêt lancé contre le président déchu, Mariam Sankara, veuve du président assassiné, a déclaré : « cela me fait plaisir, je suis contente (...) J’attendrai le jour où je verrai Blaise Compaoré comparaitre devant les tribunaux burkinabé ». « Je pense que c’est l’avancée la plus notable dans l’instruction du dossier Thomas Sankara, a estimé Prospère Farama », a pour sa part dit l’un des avocats de la famille. L’information sur le mandat d’arrêt international lancé contre Blaise Compaoré intervient dans un contexte marqué par un débat sur l’éligibilité des dignitaires de l’ancien régime, notamment quelques semaines après l’émission d’un mandat d’arrêt contre l’épouse du général Gilbert Diendéré. Selon des sources concordantes, le président ivoirien, Alassane Ouattara, est attendu à Ouagadougou pour la cérémonie d’investiture de son homologue burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, qui a été récemment élu à la tête de son pays. Les deux dirigeants devront profiter de cette rencontre pour aborder inévitablement le dossier Sankara. Thomas Sankara avait été assassiné, le 15 octobre 1987, lors du Coup d’Etat qui avait porté Blaise Compaoré au pouvoir. En sa qualité de successeur, il décrivait le meurtre de Thomas Sankara comme « un accident ». Une affirmation qui a toujours été largement contestée au Burkina Faso. Signalons que les résultats de l’analyse pratiquée lundi sur la dépouille présumée de Thomas Sankara, qui ont été portés à la connaissance de sa famille, n’ont pas permis de détecter un ADN et de confirmer que ces restes appartiennent effectivement à l’ancien président.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |