Business de friperie : des vêtements lourds peu sollicités en ce début de saison sèche

Jeudi 17 Juin 2021 - 17:17

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Les vendeurs des vêtements saisonniers, souvent très prisés en période de fraîcheur, peinent à écouler leurs articles à Brazzaville. Commerçants et clients pointent du doigt la vague de chaleur qui perdure au-delà de la saison sèche.

Au marché Poto-Poto, dans l'arrondissement 3, l’ambiance est timide par rapport aux années précédentes. En plus de la morosité économique ayant déjà affecté leurs chiffres d’affaires, les grossistes et détaillants de la friperie doivent faire face au changement des habitudes en lien avec la mauvaise saison. Sur les étalages visités le long de l’avenue de la Paix et dans le marché, peu de clients se ruent sur les vêtements saisonniers ou pull-overs.

Ali Mahamat est gérant de deux magasins de fripes à Poto-Poto et au marché Moungali. Ce grossiste affirme que contrairement aux saisons précédentes, à la même période, sa clientèle a sensiblement baissé. Depuis le début du mois de juin, il a vendu moins de cent ballots de vêtements lourds, deux fois moins que l’année dernière. « Mes clientes qui viennent souvent acheter disent que les affaires ne marchent pas bien. Les mamans vont jusqu’à demander des remises de prix », confie ce grossiste.

Très peu de grossistes comme Ali Mahamat n'osent pas témoigner sur la cause de la mévente des habits lourds. Ousmane vend dans une boutique et déballe aussi des fripes sur la célèbre rue Mbaka. Il a pu s’adapter à la mévente, en proposant d’autres articles comme les chemises et pantalons en ‘‘Jenes’’ et de nouvelles combinaisons. Il a également réajusté ses offres et prix, par exemple, les ballots de 70000 FCFA sont vendus parfois  à 55000 F ou 50000 FCFA.

Le constat est le même au marché Moungali, dans l’arrondissement 4, au petit marché de Texaco, dans l’arrondissement 5 Ouenzé. Les nombreux étalages observés pendant les saisons sèches ne sont pas visibles en cette période de l’année. Raïssa vend au marché Texaco. À l’époque elle pouvait écouler ces trois ballots de 50 kilogrammes en deux jours, mais maintenant il faut une semaine voire plus. Edgard Eta, revendeur au marché Moungali, est confronté lui aussi à la mévente.

Ces vendeurs affirment néanmoins que les vêtements lourds pour enfants sont sollicités. « Je vends des jolis pull-over et polos, comme vous les voyez-là, des vêtements prisés par les clients de tous les âges. Avant je pouvais commander cinq ballots qui se vendaient au même moment que je déballe. Depuis hier, je n’ai vendu que moins de dix polos ou pantalons. Par contre, les polos pour enfants ont tous été achetés depuis ce matin », témoigne Raïssa. 

Du côté des clients des fripes, l’on attribut ce changement des habitudes à l’instabilité saisonnière et surtout à la baisse du pouvoir d’achat des Congolais.  « Nous voulons bien acheter, mais l’argent fait défaut », lancent deux habitués de la fripe. Ces derniers se disent toujours attirés par la fripe, car les vêtements proposés sont d’une qualité supérieure à ceux vendus dans des boutiques de vêtements neufs.

À Brazzaville comme dans les autres villes du Congo, le commerce des fripes constitue l’une des principales activités économiques. La friperie c’est ce lieu où on peut parfois dénicher de vrais "petits trésors", pour trouver des pièces vintages uniques qui peuvent ajouter leurs grains de magie pour un look ultra stylé et avec des prix trois fois moins cher.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Un étalage de pull-over à Texaco/Adiac

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