Changement climatique : l’Afrique perd chaque année 15 % de son PIB par habitant

Jeudi 15 Septembre 2022 - 12:11

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

A cause du changement climatique, le continent africain perd chaque année 15% de son Produit intérieur brut (PIB) par habitant, a indiqué l’économiste en chef par intérim de la Banque africaine pour le développement (BAD), Kevin Urama.

 

« L’Afrique perd entre 5 et 15 % de croissance de son PIB par habitant en raison du changement climatique et de ses effets connexes. Le continent a besoin d’environ 1 600 milliards de dollars entre 2022 et 2030 pour respecter ses contributions déterminées au niveau national », a déclaré Kevin Urama, économiste en chef par intérim et vice-président de la BAD, lors d’une table ronde au Caire, en marge du Forum d’Égypte pour la coopération internationale sur le thème « Rôle des pays africains dans la détermination de l’agenda climatique ». Il a exhorté les pays développés à combler le « déficit de financement climatique ».

Le vice-président de la BAD, chargé de l’électricité, de l’énergie, du climat et de la croissance verte, Kevin Kariuki, ainsi que le vice-président de la BAD, chargé des infrastructures et de l’industrialisation, Solomon Quaynor, ont également pris part à cet événement. Entre 2016 et 2019, les pays africains n’ont reçu que 18,3 milliards de dollars de financement climatique. Il en résulte un déficit d’environ 1288,2 milliards de dollars par an de 2020 à 2030. Des montants traduisent la réalité de la crise, a indiqué Kevin Urama. Ce qui affecte gravement l’Afrique, alors que le continent ne contribue aux émissions mondiales qu’à hauteur de 3 %.

« La communauté internationale doit respecter son engagement de fournir 100 milliards de dollars pour aider les pays en développement et les économies africaines à atténuer les effets du changement climatique et à s’y adapter. Investir dans l’adaptation au changement climatique dans le contexte d’un développement durable est le meilleur moyen de faire face aux impacts du changement climatique », selon lui. Kevin Urama considère que le gaz doit demeurer une composante du plan du continent dans le cadre de la transition progressive vers une énergie propre, et que l’Afrique disposait d’un fort potentiel en matière d’opportunités d’investissements verts que le secteur privé, y compris les banques, pourrait exploiter.

La stratégie d’alignement de l’atténuation et de l’adaptation climatique de l’Egypte

La ministre égyptienne de l’Environnement, Yasmine Fouad, a présenté la Stratégie nationale d’alignement de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique qui repose sur cinq piliers clés. Le premier est axé sur  l’adoption d’une trajectoire à faible émission de gaz à effet de serre ; le deuxième concerne l’adaptation et la meilleure façon de rendre les communautés plus résilientes ; les troisième et quatrième sont axés sur la protection des zones côtières et sur l’amélioration de l’accessibilité et de la disponibilité de l’eau ;  le cinquième et dernier pilier porte sur la nécessité de développer des concoctions plus intelligentes et intégrées. Elle pense que  pour lutter contre le changement climatique, il faut miser sur l’intégration entre le gouvernement, la société civile et le secteur privé. Selon la directrice exécutive de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, Ghada Wally, « les femmes et les jeunes comptent parmi les meilleurs atouts de l’Afrique ».

COP 27 : mettre la finance climat au service de l’accès à l’électricité

Sur les 632 milliards de dollars de financements climat annuels identifiés à travers le monde sur la période 2019-2020, seuls 3% ont été dirigés vers l’Afrique subsaharienne. Pourtant, l’Afrique est la région qui doit mobiliser le plus ces financements pour assurer un développement décarboné et combler son déficit énergétique : en 2022, 70% de la population mondiale sans accès à l’électricité est africaine. Pour y remédier, deux priorités en particulier doivent être remises à l’agenda des discussions de la future COP27 en Égypte, selon le dernier rapport publié par l’Africa Ceo Forum & Philae Advisory : la mobilisation de ressources privées au service de la transition énergétique et la structuration d’un véritable marché mondial des crédits carbone.

Noël Ndong

Notification: 

Non