Climat des affaires : l’inclusion financière, un facteur déclencheur de la croissance

Mardi 24 Mars 2015 - 16:15

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Près de 200 participants de dix pays d’Afrique centrale, à la conférence sur l’inclusion financière, ont conclu que l’accès aux services financiers peut jouer un rôle déterminant dans la réduction des inégalités. Cet accès peut contribuer à la promotion de la croissance inclusive, dans les pays qui aspirent à l’émergence à l'instar de la République du Congo.

Ces participants venant des banques centrales et commerciales, des ministères des Finances, des institutions de microfinance, des universités et de la société civile, ont débattu le 23 mars à Brazzaville sur la finance pour tous. Un cadre d’échange, de partage d’expérience sous forme de séminaire sur le thème « Finance pour tous- Promouvoir l’inclusion financière en Afrique centrale », organisé conjointement par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et le FMI, avec l’appui du gouvernement congolais.

De par sa définition, l’inclusion financière mesure l’accès des ménages et des Petites et moyennes entreprises aux services et produits financiers de base, tels que les comptes bancaires, les cartes de débit et de crédit et les crédits. « En effet, un meilleur accès aux services financiers permet aux populations démunies de s’affranchir des contraintes rigides des transactions effectuées en espèces, de commencer à épargner et de recevoir des microcrédits pour investir », a déclaré la directrice adjointe, département Afrique, Fonds monétaire international (FMI), Anne-Marie Gulde-Wolf.

Cependant, cette évidence fait face à une réalité autre car des obstacles résident encore à l’accès aux services financiers : des garanties complexes ; les coûts d’intermédiation bancaire élevés ; des cadres juridiques et institutionnels ne répondant plus aux transactions financières actuelles.

La promotion de l’inclusion financière fait partie des grandes préoccupations des pouvoirs publics et des banques centrales des pays de l’Afrique centrale. Malgré les taux de croissance moyen supérieur à 5%, le financement s’avère insuffisant à cause surtout du faible niveau de l’accès aux services financiers des ménages, des micros, Petites et moyennes entreprises (PME).

Ainsi, les participants ont débattu des obstacles que rencontrent les ménages et les PME pour accéder aux services financiers ; plus particulièrement des défis de la banque de détail, le rôle des institutions de microfinance et de la banque mobile et la supervision des services financiers innovants.

Relation Banque- PME

Déjà la PME est au centre des réflexions de la BÉAC parce que l’institution pense que pour avoir une croissance durable et inclusive, il faut que la PME tourne. Ainsi, le problème que rencontre la PME est effectivement lié au financement quoi qu’il y ait eu des évolutions. La banque centrale, à travers la BDÉAC, a relevé le plafond du financement des États. Au Congo, il est passé de 10 à 60 milliards. Autres réformes initiées : la baisse du taux directeur depuis 5 ans. Il est passé à 2,95. Donc compatible au niveau d’inflation dans la sous-région ; le taux d’usure a été revu aussi pour permettre à la PME d’apprécier les différents services de banques qui sont en état de concurrence. Ce qui réduit le problème d’asymétrie de l’information. « Pour que la croissance soit inclusive, au-delà des mesures que la banque centrale peut prendre, il faille améliorer le climat des affaires et cette responsabilité n’incombe pas à la banque centrale », a souligné le gouverneur de la BÉAC, Lucas Abaga Nchama.

Lorsque la PME demande un crédit, il y a trop de crédits en souffrance ou douteux. Les banques comme les microfinances ont tendance à augmenter la prime de risque. Par conséquent le crédit redevient cher et ces banques n’arrivent pas à exécuter leur garantie lorsqu’une PME ou une entreprise de grande taille se retrouve avec des impayés dans les banques. Face à tous les obstacles, les intervenants ont appelé à la promotion de nouvelles technologies qui permettent de progresser vers plus d’inclusion. Il a été plus mis en exergue, la banque mobile par téléphone portable et l’internet, à la signature électronique, ou à l’identification biométrique, des exemples réussis en Afrique orientale et australe.

Cependant, pour le FMI, toute avancée technologique a des avantages et des inconvénients et comporte des risques pour la stabilité financière. Il est important de souligner que la supervision financière progresse de pair avec l’avancée de l’inclusion financière pour promouvoir les avantages et maîtriser les risques associés. Au terme des débats, les participants ont mieux compris les enjeux de l’inclusion financière, formulant ainsi une série de plusieurs recommandations allant dans le sens de favoriser l’accès aux services financiers dans la sous-région.

Cette conférence a connu la participation de plusieurs membres du gouvernement du Congo et d’autre pays de l’Afrique centrale. Les travaux ont été patronnés par le ministre des Finances du Congo, Gilbert Ondongo, qui a aussi joué le rôle de modérateur de la première session des débats.

La conférence avait pour objectif d’identifier les obstacles à l’accès aux services financiers par les PME et les populations modernes ; d’examiner le rôle des institutions de microfinance et la gestion des risques de supervision imputables à l’essor des services financiers innovants et de formuler des recommandations pratiques pour la promotion de l’inclusion financière en Afrique centrale.

Nancy France Loutoumba