Commémoration : les 117 ans de la disparition de Pierre Savorgnan de Brazza célébrés à son mémorial

Jeudi 15 Septembre 2022 - 14:15

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La cérémonie marquant les 117 ans de la disparition de l’explorateur franco-italien a eu lieu le 14 septembre, à l’auditorium Denis-Sassou-N’Guesso du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, en présence de sa directrice Bélinda Ayessa, des ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques accrédités au Congo, de la Cour royale de Mbé représentée par son premier vassal, Nguélouoni, et de bien d’autres personnalités.

La commémoration des 117 ans de la disparition de Pierre Savorgnan de Brazza est intervenue quatre jours après l’anniversaire de la signature du Traité Brazza-Makoko, le 10 septembre, et dix-neuf jours avant la célébration de la fondation de la ville de Brazzaville, le 3 octobre 1880, par ce dernier. Cet événement a permis non seulement de redécouvrir la figure de celui dont l’itinéraire de vie aboutit jusqu’aux terres africaines, mais aussi de revisiter le passé colonial du Congo à travers les œuvres de Pierre Savorgnan de Brazza, qui ont donné lieux à l’histoire moderne du Congo. « 14 septembre 1905- 14 septembre 2022, 117 ans après sa disparition, je considère que Savorgnan de Brazza n’est pas mort et que son itinéraire est en lui-même, un vrai traité d’ouverture aux mondes autres. Puisse cette commémoration rappeler à chacun de nous, à l’exemple de Pierre Savorgnan de Brazza, d’être toujours et avant tout des passeurs de cultures », a souligné Bélinda Ayessa dans son mot de circonstance.

Au cours de cette cérémonie de souvenir de la disparition de Pierre Savorgnan de Brazza, les participants ont suivi la projection du témoignage de Mémé Mambou, qui a été l’un des témoins de l’arrivée de l’explorateur franco-italien au Congo, puis des conférences sur les thèmes « Pierre Savorgnan de Brazza et le Congo, une histoire commune », par le Pr Michel Alain Mombo ; et « Pierre Savorgnan de Brazza : une vie, une histoire », par Zéphirin Sah, maître de conférences ; tous deux enseignants à l’Université Marien-Ngouabi.

Des conférences qui témoignent la trajectoire de l’homme

La formulation de la thématique choisie pour la circonstance, au demeurant sobre, à savoir « Pierre Savorgnan de Brazza : une vie, une histoire », résume éloquemment la trajectoire par laquelle l’on pourrait aborder l’homme de Castel Gandolfo, a fait savoir Bélinda Ayessa. « La présentation de la vie et de l’histoire d’une personnalité est l’acte par lequel le biographe ou l’historien tisse un rapport entre la vie d’un personnage, ses chemins divers et variés, et les traces et les empreintes qu’il laisse dans l’histoire. Il s’agit donc de saisir cette vie comme une totalité. Dans le cas des conférences de ce jour, vous conviendrez avec moi que si l’essentiel sera dit, tout, cependant, ne sera pas dit, en raison précisément de l’inconnue qui demeure enfouie dans le mystère du temps. Peut-on détailler une vie en l’espace de quelques minutes volées à nos occupations habituelles ? Est-il possible d’en dire suffisamment pour susciter en nous ce qu’Henri Bergson désigne comme « l’appel du héros » ? », a déclaré la directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza.

Précisons également que puisqu’il s’agit d’évoquer une vie, tout l’enjeu consiste à montrer la singularité d’un parcours avec son intérêt historique. C’est ainsi que Jean Lacouture le fit pour le général de Gaulle, Malraux et tant d’autres ; François Dosse commit les biographies de Paul Ricœur et de Michel Certeau ; Frédéric Grah Mel se fendit, quant à lui, de trois gros volumes sur Félix Houphouët-Boigny. Certes, les biographies de Pierre Savorgnan de Brazza existent mais la reconstitution des parcours de sa vie et des itinéraires qui lui valent considération et respect, aujourd’hui, est une manière d’assumer l’histoire du Congo, en lui composant les fragments de la réalité de ce qu’il fut tout en les mettant en exergue dans l’épaisseur sociale et historique de cette commémoration.

« Il nous faut, donc, passer de l’hagiographie à la biographie. Evoquer la vie et l’histoire de Savorgnan de Brazza n’est pas réécrire l’histoire qui est déjà connue. Ici, il est question de rassembler, à travers la tradition du genre historique et littéraire qu’est la biographie, ce qui, dans la vie de Brazza, aide à comprendre son œuvre. Vie et histoire de Savorgnan de Brazza : voilà donc une manière d’aller à la rencontre de la personne, du personnage et de la personnalité dont le nom ravive les liens avec notre passé… L’humanisme qui le conduisit sur nos terres finit de nous inculquer que l’enfermement est un enfer. Tous, autant que nous sommes, nous constituons une humanité qui se cherche et qui sait se trouver dans l’interprétation des cultures », a renchéri Bélinda Ayessa.

Tout comme la directrice générale du mémorial Pierre-Savorgnan-de-Brazza, le prince Louis Nsalou, porte-parole de la Cour royale de Mbé, a témoigné de l’humanisme de De Brazza. « Brazza était habité de l’amour du prochain. Il n’était pas un être vivant qui pratiquait du mal. Le roi Ilôh 1er l’a reçu, les deux personnalités se sont tissées une amitié forte. Pierre Savorgnan de Brazza était un ami et reste toujours un ami », a-t-il témoigné.

Né le 26 janvier 1852, à Rome en Italie, Pierre Savorgnan de Brazza a trouvé la mort le 14 septembre 1905 à Dakar, au Sénégal. La cérémonie relative à la commémoration de sa disparition a été agrémentée par la musique du groupe Kingoli authentique.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- Les personnalités présentes à la cérémonie / DR 2 - Le prince Louis Nsalou témoignant de l’humanisme de Pierre Savorgnan de Brazza / DR

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