Commerce Sud-Sud : la part de l’Afrique bientôt à 70%

Lundi 20 Octobre 2014 - 16:21

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Les tendances confirment la hausse des échanges entre les pays africains et les économies émergentes, passant de 30% avant la crise économique en 2008 à 50% de nos jours et 70% en 2020.

Les deux parties ne manquent plus une occasion pour réfléchir ensemble sur les voies et moyens de développer des nouvelles formes de partenariat. C’est d’ailleurs l’un des thèmes retenus pour le Forum africain pour le développement qui se tiendra cette année. Tout le sens du défi lancé est d’arriver progressivement à rendre l’Afrique moins dépendante de l’aide au développement, et de mieux l’adapter aux réalités économiques d’un monde qui se globalise. Et les tendances économiques ont commencé à refléter un certain rééquilibrage géopolitique et économique en cours. En effet, le renforcement du partenariat Sud-Sud devra essentiellement passer par un rapprochement avec certaines économies émergentes dont le Brésil, la Chine et l’Inde. Pour de nombreux analystes, notamment ceux évoluant au sein du Bureau des Nations unies pour la coopération Sud-Sud, le déclic viendra de ce modèle de partenariat. Les exportations et importations des pays en développement ont connu une évolution intéressante : 26 à 43% (exportations) et 33 à 50% (importations). Autre information, les cinq pays émergents connus, en l’occurrence les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont atteint une part de 25% des investissements directs étrangers dès 2010. Actuellement, la tendance est toujours ascendante. Et les opportunités existent toujours d'accroître cette part d’investissements. En effet, il faut arriver à promouvoir la réforme structurelle pour renforcer davantage l’engagement commercial de l’Afrique vis-à-vis de ses partenaires du Sud. Tout devrait se jouer sur une mise à profit rationnelle des ressources et des marchés en Afrique, mais les dirigeants africains devront rester rigoureux sur la qualité des produits qui rentrent chez eux pour éviter de devenir la poubelle du monde. L’Afrique doit abandonner toute forme de partenariat improductif, en bâtissant dans du solide. Le développement du continent africain restera l’affaire des africains eux-mêmes. Des exemples comme celui du Fonds fiduciaire agricole financé par l’Angola et la Guinée Equatoriale ne peuvent qu’être encouragés. Toutefois, l’on ne peut que déplorer le faible niveau des échanges commerciaux entre pays africains, à peine 7% en 2013. D’autres enjeux de taille se dessinent, notamment l’émergence des nouveaux acteurs et partenaires au développement venant du Sud et les fondations philanthropiques privées. L’on note, par exemple, que les donateurs traditionnels continuent à allouer des financements dans le cadre de l’aide aux initiatives en faveur du développement social, tandis qu’actuellement, les partenaires du sud optent davantage sur des projets d’infrastructures et les secteurs productifs.

Laurent Essolomwa