Commercialisation illicite des perroquets gris du Gabon : deux ans de prison pour Destin Ngatsongo Motsabéka

Jeudi 31 Mars 2022 - 11:35

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Le tribunal de grande instance de la ville d’Oyo, dans le département de la Cuvette, a condamné le 24 mars dernier le braconnier Fabrice Destin Ngatsongo Motsabéka à deux ans d’emprisonnement ferme pour circulation illégale et commercialisation de quatre-vingt-quatre perroquets gris du Gabon.

L’abattage et la commercialisation des espèces protégées dont le perroquet gris du Gabon sont une violation flagrante de l’accord de Washington que le Congo a ratifié. Le verdict de l’instance judiciaire d'Oyo condamne Destin Ngatsongo Motsabéka à payer une amende de cent mille francs CFA et de versera à l’Etat congolais une somme de cinq cent mille francs CFA de dommages et intérêts.

Destin Ngatsongo Motsabéka  avait été pris, le 9 février dernier à Oyo, en flagrant délit de détention, de circulation illégale et tentative de commercialisation de quatre-vingt-quatre perroquets gris du Gabon, animaux intégralement protégés.

Après avoir subi différents parcours, le dossier de ce dernier avait été présenté auprès du procureur du Tribunal de grande instance d’Oyo, le 14 de ce même mois. Lors de la première audience, le 24 février, ce trafiquant de produits de faune sauvage avait reconnu les faits qui lui étaient reprochés.

Les quatre-vingt-quatre perroquets gris du Gabon avaient été capturés dans des forêts des villages environnants de la communauté urbaine de Mossaka, avant d’être placés dans des bidons de vingt-cinq litres et transportés jusqu’à la sous-préfecture d'Oyo pour être vendus.

Trois des quatre-vingt-quatre avaient été trouvés morts juste après la saisie et huit perroquets supplémentaires étaient décédés dans les jours qui avaient suivi la saisie. Les mauvaises conditions de détention et de transport seraient les causes de cette perte.

Les perroquets gris du Gabon saisis ont été confiés à la réserve de Tchimpounga, dans le département du Kouilou, où ils ont reçu des soins appropriés de l’équipe de vétérinaires de l’Institut Jane Goodall. Il faudra néanmoins attendre plusieurs mois avant qu'ils puissent retrouver leur liberté car, les trafiquants coupent les plumes pour que les perroquets ne puissent pas voler.

A l’issue du verdict, le procureur du Tribunal de grande instance d’Oyo, Firmin Ndouniama Okana, a déclaré : « … le ministère public n’a pas interjeté appel, en ce qui concerne la peine… nous sommes d’accord pour cette décision qui a été rendue et cela contribue efficacement à la lutte contre le trafic de produits fauniques ».

Et d’ajouter: « Nous demandons à toutes les personnes qui pensent faire le commerce illicite de produits fauniques d’arrêter, parce que la loi est derrière elles pour préserver évidemment ces espèces qui sont en voie de disparition ».  

En République du Congo, le perroquet gris du Gabon et l’éléphant sont parmi les espèces animales intégralement protégées, conformément à la loi 37-2008 du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées. Les violeurs de cette disposition de la loi risquent des peines allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement ferme et une amende allant jusqu’à cinq millions de francs CFA. 

Signalons que l’interpellation du braconnier Destin Ngatsongo Motsabéka avait été réalisée par les éléments de la section de recherche judiciaire de région de gendarmerie d’Owando et d’Oyo ainsi que les agents de la direction départementale de l’Economie forestière de la Cuvette avec l’appui technique du Projet d’appui à l’application de la loi sur la faune sauvage.

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Le braconnier Fabrice Destin Ngatsongo Motsabéka/Adiac

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