Conjoncture : la production du cuivre en chute libre

Les perspectives économiques en RDC pour l’année 2016 s’annoncent très difficile au regard de l’environnement précaire dans lequel évolue l’activité économique. Plusieurs analystes se convainquent sur le fait que la nouvelle donne mondiale caractérisée depuis fin 2015 par une chute des prix des métaux et matières premières, la plus forte depuis la crise économique mondiale de 2008/2009, pourra impacter l’activité économique en 2016. Alors que la RDC a plutôt bien résisté jusqu’à présent à ce choc exogène, les signaux qu’émet actuellement le secteur minier ne sont pas très rassurants.

C’est notamment le cas de la production du cuivre qui a nettement baissé en 2015 après cinq années de hausse ininterrompue. D’après un rapport de la Chambre des mines congolaises publié le 10 février, le niveau de production de cette matière première a dégringolé jusqu’à se situer sous le seuil d’un million de tonnes. Et pourtant, en 2014, la RDC affichait une vitalité sans pareil dans le secteur en produisant au-delà d’un million de tonnes. Le rapport annuel de la Chambre des mines congolaises, qui est un organisme patronal dépendant de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), note que « la production nationale de ce minerai a reculé de 3,3% par rapport à 2014 pour s'établir à 995.805 tonnes ». Alors qu’elle était en 2014, le cinquième pays producteur de cuivre au monde et le premier d'Afrique, la RDC a de quoi se faire des soucis dans un secteur où son leadership est quasi incontestable.

Toutefois, s’agissant d’autres métaux tels que le cobalt, les indicateurs restent cependant au vert. Sa production, selon la FEC, a progressé de 3,6% en 2015 pour s'établir à 66.915 tonnes. Concernant la production de l’or, elle a crû de 30,4% en 2015 pour atteindre 25,5 tonnes, conséquence des projets de développement initiés dans le pays, lesquels projets arrivent à maturité d’après les analyses de FEC. Selon les chiffres, la production de cuivre a reculé de près de 12% en glissement annuel au quatrième trimestre, et celle de cobalt de 9,1%. Toutefois, de l’avis des experts, la crise actuelle du secteur minier est liée au ralentissement de la demande chinoise, ce qui, d’après la FEC, aura des conséquences fortes sur l’emploi et les rentrées fiscales en RDC.