Constructions anarchiques : démolition de la galerie marchande érigée sur le site de l’UPN

Jeudi 21 Novembre 2013 - 18:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Au moment où la route de Matadi est en plein élargissement, la présence de ces échoppes jouxtant la chaussée et donnant sur l’emprise publique, était de nature à empêcher l’exécution du projet.

Les galeries marchandes ceinturant les abords de l’Université pédagogique national (UPN) ressemblent aujourd’hui à un champ en ruine. Et pour cause, les bulldozers de l’hôtel de ville sont passés par là. Depuis hier, en effet, ces engins détruisent toutes les bâtisses érigées à la lisière de ce site universitaire qui, de plus en plus, semble perdre sa vocation académique au profit des visées commerciales. Beaucoup n’en revenaient pas de voir tout ce complexe commercial s’écrouer comme d’un château de cartes. Déjà, la veille, les Chinois, les Libanais et les autres tenanciers des lieux avaient pris soin de vider leurs échoppes après avoir appris la triste nouvelle.

Après plusieurs avertissements, l’État venait donc de sévir contre ces expatriés qui ont semblé minimiser la portée de cette décision parce qu’habitués au laxisme des dirigeants congolais réputés corruptibles. Or, depuis l’avènement de Matata Ponyo à la tête de l’Exécutif national, les choses ont véritablement commencé à bouger. Renseignement pris, il appert que c’est depuis le mois de mai que la perspective de démolition de ces galeries marchandes était envisagée au niveau du gouvernement provincial. Des réunions tenues entre l’autorité urbaine et toutes les parties impliquées ont fait ressortir le caractère illégal de ces constructions érigées sur l’emprise publique. Même perception au niveau du gouvernement central qui, par le biais du ministère des affaires foncières, a finalement décidé à l’issue d’une réunion technique de démolir toutes ces constructions anarchiques. C’était en présence du conseiller principal du chef de l’État au collège des infrastructures, Kimbembe Mazunga, d’un représentant de l’hôtel de ville et du recteur de l’UPN, Clémence Kasinga.

Au moment où la route de Matadi est en plein élargissement avec l’entame des travaux au niveau de l’avenue Masikita, la présence de cette galerie marchande jouxtant la chaussée était de nature à empêcher l’exécution de ce projet. D’autant plus que dans l’esprit du gouvernement, il est question d’installer dans ce carrefour un grand parking afin de désengorger cet espace généralement inondé des véhicules venant dans tous les sens. Selon certaines indiscrétions, le chef de l’État aurait avalisé cette décision après avoir pris connaissance du dossier et l’avoir examiné à fond. Il est établi, en effet, que la construction de ces magasins résulte d’un contrat de gré à gré qu’auraient signé cet établissement universitaire et une société libanaise sous la férule de Mashako Mamba alors ministre de l’ESU. Les clauses de ce contrat juteux n’ont jamais été révélées au public et c’est de manière volontaire que les parties ont tenu à revêtir ce contrat du sceau du secret. Les autres services compétents de l’État ont été superbement ignorés dans ce deal négocié en dehors des règles régissant la passation des marchés publics.

Après investigations, il ressort qu’au terme du contrat, les expatriés bénéficiaires étaient garantis du droit de jouissance de leur patrimoine immobilier pendant vingt ans. En contrepartie, l’UPN devrait bénéficier de la construction de nouveaux auditoires et des latrines pour étudiants. À l’échéance du contrat, la gestion de tout le patrimoine immobilier ainsi construit devrait revenir à l’UPN. Toutefois, les dessous des cartes de ce contrat juteux dont le Rectorat de l’UPN avait tiré d’énormes dividendes financières, sont encore loin d’être connus. Ainsi se clôture ce dossier qui aura fait couler beaucoup d’encre et de salive.           

     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les débris des matériaux de construction après la démolition