Coopération Sud-Sud : les décideurs appelés à l’’unité de l’action pour des investissements innovants

Lundi 23 Février 2015 - 15:00

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Les participants à la 3e édition du Forum Afrique Développement, qui s’est tenue du 19 au 20 février à Casablanca au Maroc, ont appelé les décideurs publics et gouvernementaux du continent à l’unité de l’action et à la facilitation institutionnelle pour inventer de nouveaux modes d'investissements afin de financer le secteur privé, moteur de croissance et créateur d’emplois.

  « Ce forum, comparativement aux deux premières, a connu la plus grande participation. Il a favorisé plus de 4500 rendez-vous de B to B et a  permis à plus de 40% des entreprises participantes de développer un courant d’affaires Sud-Sud conséquent constitué majoritairement de la coopération économique  (import export) et également des investissements et du transfert de savoir-faire », a déclaré le président du Groupe Attijariwafa bank, Mohamed El Kettani, précisant que ceux-ci ont été dominés par des opérateurs du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et du Maroc.   

Plate-forme  de promotion des opportunités, d’échange, de partage et de convergence de vues sur les diverses questions d’intérêt général, le forum qui a réuni quelque 1700  personnes dont les décideurs publics, opérateurs économiques, investisseurs et partenaires bilatéraux a, une fois de plus, donné la preuve que le développement de l’Afrique impose un mécanisme de coordination des stratégies, cela  à travers une coexistence de synergies régionales.

Considéré également, à plus d’un titre, comme le baromètre africain permettant d’évaluer les stratégies envisagées pour un partenariat économique porteur et plus dynamique, le forum qui a eu pour thème « Le temps d’investir » a permis d’envisager des investissements innovants capables de financer des projets dans les secteurs considérés comme porteurs de développement.

L’énergie, l’agriculture et les infrastructures largement évoquées

Ces trois secteurs souvent en quête de financements ont été au cœur des débats et  échanges à travers des panels de haut niveau auxquels ont pris part des décideurs publics (ministres), hommes d’affaires, investisseurs, bailleurs de fonds et experts de renoms.

Les analyses aiguisées émises lors des panels et les interventions de haut niveau ont ainsi traité des problématiques liées aux enjeux de diversification des sources d’énergie et de la sécurité énergétique, de valorisation des ressources agricoles et de la sécurité alimentaire sans oublier des enjeux et des modes de partenariats et de financements des infrastructures.  

Seulement pour les participants, envisager des investissements innovants liés à ces secteurs exige le respect d’un certain nombre de critère. Il s’agit, entre autres, de l’identification précise des projets, la rigueur dans leur préparation, leur solvabilité pour assurer des rendements acceptables mais aussi la structuration des finances.

Des recommandations pour une nouvelle donne africaine

Vu les nombreux défis qui s’imposent au continent dans ces différents secteurs prioritaires et après passage en revue des réalités quasi similaires dans la plupart des pays africains, plusieurs  recommandations ont été formulées afin que le continent tire profit de ses atouts et des potentialités.  S’agissant du défi majeur de l’électrification des villes et campagne africaines, les participants ont appelé les décideurs d’accélérer le partage d’expérience et le développement des projets de co-développement, de co-production  pour ambitionner de passer à l’étape « Énergie 2.0 », notamment en termes d’énergies renouvelables.

Quant à l’enjeu de la valorisation des ressources agricoles et de la sécurité alimentaire, les États ont été invités à faire de grands aménagements afin d’accueillir de grands projets agricoles, mais aussi à placer au centre des stratégies de l’ensemble des pays l’autosuffisance alimentaire, vu sa dimension économique, sociale et sécuritaire.

Par ailleurs, après avoir débattu sur la question d’infrastructures qui se posent avec acuité au point même de constituer  un frein sur  les leviers de l’interconnectivite de certaines sous-régions (cas de l’Afrique centrale), le forum a émis le vœu de voir les États investir, comme l’estime la Banque mondiale, quelque 93 milliards de dollars par an afin d’apporter des solutions à ce secteur très névralgique.

« Vos recommandations appellent toutes à l’unité de l’action et à la facilitation institutionnelle en faveur de l’investissement du secteur privé. Elles seront retranscrites dans le livre blanc de cette 3e édition du Forum international Afrique Développement destiné aux décideurs publics et gouvernementaux », a souligne Mohame El Kettani.

Considérant, par ailleurs, le forum comme un acte d'investir pour le développement de l'Afrique, il a annoncé la création du Club Afrique Développement pour servir et animer tout le long de l’année les temps de débats, les temps de rencontres et répondre aux demandes précises de chacun d’entre vous.  Ce club aura pour mission la mise en relations en favorisant les rencontres entre opérateurs économiques des différents pays africains ; l'organisation des missions de découverte en mettant l’accent sur la connaissance des opportunités d’investissements par pays ; l’organisation de rencontres économiques en débattant des problématiques concrètes des chefs d’entreprises desdits pays.

Le Congo  sous représenté au haut niveau

À la quête de potentiels investisseurs pour mettre en musique son projet de diversification de l’économie, le Congo a été, comme lors des précédentes éditions, l’un des pays sous représenté au plus haut niveau à ce  forum.

Participant à ce forum pour la deuxième fois consécutive, aux côtés du directeur du Port autonome de Pointe-Noire, des représentants de l’Agence pour la promotion des investissements, du ministère du Commerce et de la directrice du Commerce extérieur,  le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Brazzaville, Paul Obambi, s’est dit très indigné de l’attitude des décideurs publics congolais.   

« Les décideurs congolais sont à un train de retard sur l’évolution du secteur privé/. Nombreux sont ceux de nos dirigeants qui n’ont pas encore compris, de manière pratique, la dynamique du secteur privé, moteur de croissance. Je suis vraiment désolé qu’aucun ministre n’ait fait le déplacement alors qu’ils ont été invités», a-t-il regretté.

Membre du jury des Trophées de la coopération Sud-Sud et le Prix du jeune entrepreneur des meilleures entreprises remportés respectivements par le Cameroun, le Gabon et la Côte d'Ivoire, Paul Obambi a invité les entrepreneurs congolais d'oeuvrer dans un cadre formel pour être des véritables acteurs de l'économié du pays. 

 

 

 

 

De notre envoyé à Casablanca, Guy-Gervais Kitina

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Une vue de la salle Photo 2: Les officiels à la tribune lors de la clôture Photo 3: Les lauréats des trophées avec les officiels / Photos guy-gervais Kitina/ Adiac