COP21 à Paris: « un siècle durable pour l'Afrique » d’après Christiana Figueres

Samedi 25 Avril 2015 - 13:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La secrétaire exécutive de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Christiana Figueres souligne les avantages immédiats des énergies renouvelables et des réseaux électriques intelligents… pour les gouvernements, les entreprises et les citoyens

 « L’Afrique aurait plus à perdre que la plupart d'un changement climatique incontrôlé, mais elle bénéficiera plus que la plupart d'un accord climatique robuste et d'une action efficace. Avec son potentiel économique croissant et ses jeunes populations grandissantes qui sont vulnérables au changement climatique, l'Afrique est à un moment clé où elle doit saisir toutes les opportunités qui se présentent en 2015 », a déclaré Christiana Figueres.

Elle souligne l’importance de l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne où 620 millions de personnes, soit les 2/3 de la population vivent sans électricité, et où presque 730 millions de personnes dépendent toujours de la cuisson au bois. Ce qui nuirait à la santé et détruirait « une couverture forestière indispensable ».

Vingt pays d’Afrique subsaharienne ont déjà entériné le projet « Couloir africain propre », en vue d’accélérer le déploiement et le commerce de l’énergie renouvelable, avec le soutien entre autres de l’initiative « Afrique 2020 –Accès aux énergies renouvelables », qui consiste à faire changer la provenance de sources d’énergie d’ici à 2030. Aujourd’hui, les 4/5e proviennent de carburants fossiles. Il faut parvenir à faire en sorte que la moitié de l’électricité en Afrique orientale et australe puisse provenir de sources renouvelables dit-elle.

 Christiana Figueres pense que l'Afrique peut tirer parti  de la COP21 à Paris sous la forme de plans climat nationaux. Ils permettent aux pays en développement de saisir une nouvelle occasion de définir leurs propres priorités pour des mesures climatiques dans le contexte d'un développement durable et en soutien aux Objectifs du millénaire pour le développement et l'après-2015.

Mais, pour elle, « le financement, à la fois public et privé, provenant de l'intérieur mais aussi de manière cruciale de l'extérieur de l'Afrique, sera clé pour accomplir les ambitions de la région et protéger les plus vulnérables ». Elle assure que des progrès sont effectifs dans ce domaine. Le Fonds vert pour le climat ayant atteint sa capitalisation initiale de plus de 10 milliards de dollars.

Un autre outil prépondérant de la Convention à la disposition des pays en développement est ce qu'on appelle MAAN (mesure d'atténuation appropriée au niveau national). Ces mesures vont de mesures locales à de larges initiatives de politique nationale et sont basées sur les besoins et les caractéristiques spécifiques du pays. Plus de 60% des pays qui ont été sondés prépareront leurs plans climat nationaux en avance de Paris en s'appuyant sur leurs MAAN.

Tandis que les pays africains envisagent leurs plans climat nationaux et soutiennent le monde pour une conclusion réussie à Paris, Christiana  Figueres  « encourage à examiner les meilleurs moyens d'utiliser les possibilités de financement et les mécanismes existants, et d'aller de l'avant avec des politiques nouvelles et innovantes. Le Forum africain du carbone fournit une occasion aux pays de la région d'accroître leurs ambitions pour la conférence de Paris, sur la base de laquelle un siècle durable dans tous les sens du terme peut être construit ».

 

Noël Ndong