COP26 : un appel inédit des chefs des Eglises catholique, orthodoxe et anglicane

Mardi 7 Septembre 2021 - 18:45

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Les chefs des Eglises catholique, orthodoxe et anglicane ont uni leurs voix pour la première fois mardi dans un appel urgent pour l'avenir de la planète avant la COP26.

Le pape François, le patriarche orthodoxe Bartholomée et l'archevêque de Canterbury Justin Welby, chef spirituel des anglicans, "exhortent chacun, quelles que soient ses croyances ou vision du monde, à s'efforcer d'écouter le cri de la Terre".

"Nous devons choisir la nature du monde que nous voulons laisser aux générations futures (...). Alors que les dirigeants du monde s'apprêtent à se rencontrer en novembre à Glasgow pour débattre de l'avenir de notre planète, nous prions pour eux et envisageons les choix que nous devons tous faire", écrivent les chefs des trois clergés dans un document conjoint publié par le Saint-Siège.

"C'est la première fois que nous nous sentons obligés de nous saisir ensemble de l'urgence de la protection de l'environnement, de son impact sur la pauvreté persistante, et de l'importance de la coopération mondiale. Ensemble, au nom de nos communautés, nous en appelons au coeur et à l'esprit de tout chrétien, de tout croyant et de toute personne de bonne volonté", poursuivent-ils.

"C'est un moment critique. L'avenir de nos enfants et l'avenir de notre maison commune en dépendent", concluent les dignitaires chrétiens.

La conférence mondiale sur le climat (COP26), à laquelle devrait participer le pape, doit se tenir du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow (Ecosse). Les conférences sur le climat réunissent en général plusieurs dizaines de milliers de personnes, participants, ONG, société civile, entreprises, médias. Or beaucoup de pays, notamment les plus pauvres qui accusent un grand retard dans leurs plans de vaccination, ont exprimé ces derniers temps leurs inquiétudes sur leur capacité à y participer en raison de la pandémie de Covid-19.

Mardi, le Climate Action Network, qui regroupe quelque 1500 ONG dont Greenpeace, WWF, Action Aid, Oxfam ou encore Amnesty international, a réclamé le report du sommet de Glasgow, estimant impossible la tenue d'une réunion juste et inclusive dans les conditions sanitaires actuelles.

Des émissions record de CO2 à prévoir dans les mois à venir

Les émissions mondiales de CO2, source première du réchauffement, devraient atteindre un niveau jamais vu d'ici 2023. Elles devraient continuer de croître par la suite, au vu de la trop faible part que les plans de relance liés au Covid consacrent aux énergies propres.

L’alerte est venue d’une analyse des plans de relance et de leur impact énergétique menée par  l'Agence internationale de l'énergie (AIE*). Les Etats ont débloqué des sommes sans précédent pour affronter la pandémie, mais à peine 2% sont allées à ce jour à la transition en faveur des énergies propres. Non seulement l'investissement dans les énergies propres place le monde loin du chemin de la neutralité carbone en milieu de siècle, mais il ne parvient pas non plus à prévenir un nouveau record d'émissions.

Les fonds, publics et donc aussi privés, manquent et la tendance est particulièrement alarmante dans les pays en développement et émergents, où, par exemple, le rebond de la demande électrique trouve sa réponse dans le charbon plutôt que le solaire ou l'éolien. Ces régions affichent à peine 20% des investissements nécessaires à leur décarbonation, selon le rapport, qui craint un fossé grandissant avec les pays riches. Ainsi de nombreux pays ratent aussi les opportunités qu'ils pourraient tirer de l'essor des énergies propres : croissance, emplois, déploiement des industries énergétiques du futur.

* L'AIE a été créée par l'OCDE en 1974 afin de s'assurer de la sécurité énergétique mondiale, conseillant notamment les pays riches.

Julia Ndeko avec AFP

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