Covid-19 : la diaspora congolaise à l’épreuve des mesures sanitaires

Samedi 12 Décembre 2020 - 13:45

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La France sort prudemment du confinement à partir du 15 décembre en le remplaçant par un couvre-feu qui s'appliquera même le 31 décembre. Les Dépêches de Brazzaville reviennent sur la manière dont la diaspora congolaise a vécu les mesures sanitaires depuis le 17 mars dernier. Série de rétrospectives recueillies auprès des Congolais.

Gervais LoembéPour Gervais Loembé, observateur opiniâtre et attentif de notre temps, dès l’annonce de la Covid-19, ce mot nous a progressivement fait basculer dans un univers surréaliste, inimaginable, onirique. Malgré les prédictions de certains oracles affirmant « l’année 2020 n’existera pas », les mises en garde des services de renseignements de grandes puissances industrielles et des voix qui s’élevaient de l’Afrique profonde, l’intelligence collective n’a su percevoir et appréhender ce qui allait s’abattre sur le monde avec brutalité et perfidie.

En tant que fonctionnaire territorial, l’état de veille qu’il avait à exercer sur le territoire de sa ville l’a conduit à sillonner la Métropole complètement déserte pendant de longues heures de jour et de nuit.

"Privilège ?", s’interroge-t-il. Et de confier, "peut-être...mais stupéfiant, sidérant et épouvantable. Cela m’a permis de voir poindre des mutations de notre société. L’instinct de survie de tout organisme entraîne une adaptation à toute situation nouvelle. J’ai pu voir la mise en place de nouvelles pratiques professionnelles, familiales, citoyennes, de trafics divers et variés…"

Il met ce chapitre dans le cadre de l’ignorance, l’absence d’imagination et de créativité, voir l’arrogance qui nous caractérisent et nous ont versés dans le déni, le mensonge et le ridicule. Des idoles sont tombées. Des icônes se sont effondrées. Les grands experts en tout genre, de quelques galaxies qu’ils viennent, pataugent dans la perplexité.

Il pense que, pour une fois encore, l’énigme venait surtout de la terre d’origine. Contre toute attente, malgré ses tares décriées et annoncées, elle est la seule à démentir en silence les pronostics catastrophiques. Le monde de demain ne sera certainement plus le même que celui que nous avons connu. Nous avons même vu des animaux sauvages s’aventurer parfois à réinvestir le domaine public dont l’humain les en avait privé, pour s’en accaparer.

"Un virus : le plus petit des animaux serait à l’origine de cette remise en question, de cette remise en ordre ou désordre, selon les points de vue ! Oui, pour une fois, la planète s’est arrêtée. Il le fallait : cela s’imposait. La puissance supposée de certains, mais aussi la nature nous y obligeaient".

En conclusion, Gervais Loembé estime que ce qui s’impose à nous, au-delà de tout, l’humanité avait besoin que cela soit. Pour lui : "le confinement a été un moment extraordinaire pour une prière collective de l’humanité afin de nous absoudre de ce que nous avons fait à cette nature que nous avons tant souillée. Le retour de chacun vers soi, chez soi, en son for intérieur, a permis à chacun de se retrouver, de contempler les merveilles et peut-être de redéfinir pour se reconstruire..."

Gervais Loembé avec son thème « La classe de Gervais Loembé » a participé durant le confinement à l’émission quotidienne de société 7 Milliards de voisins de RFI.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Gervais Loembé

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