![]() Covid-19 : l’Académie des beaux-arts sensibilise à la lutte contre la pandémieLundi 22 Juin 2020 - 17:29 La façade principale de l’école supérieure d’enseignement des arts plastiques et visuels de Kinshasa est, depuis le 20 juin, ornée de douze fresques qui forcent l’arrêt de plusieurs passants, à pied ou en voiture, contemplatifs face aux peintures tapissant son mur de clôture donnant sur l’avenue de la Libération (ex-24 novembre).
Les douze réalisations des étudiants et anciens étudiants de l’ABA ont pour but de contribuer à « l’éducation à la sensibilité hygiénique inscrite dans la formation sociale d’une nouvelle citoyenneté », a affirmé le directeur général Henri Kalama Akulez. Fier du rendu général, il n’pas hésité à commenter, avec enthousiasme, quelques-unes des peintures, notamment celle de Théo Mwamba évoquant le fréquent lavage des mains. Pour avoir adopté ce geste barrière, la fille représentée dans la fresque s’offre une garantie sanitaire, comme l’a souligné au passage le Pr Henri Kalama. Il en a dès lors livré la lecture sémiotique sans équivoque : « Grâce au lavage de ses mains, la fille emprisonne le virus qui se retrouve derrière les barreaux, elle l’éradique de la sorte ». Le directeur général de l’ABA a de même explicité l’hommage au corps médical du peintre Mbuyi. L’originale fresque, avec ses personnages, trois chirurgiennes dans leurs traditionnelles blouses vertes, traduit à merveille le cœur mis à leur ouvrage admirable de ces derniers mois. Le joli tableau qu’elles offrent à la vue est à ravir : celle du milieu tricote un cœur, le sien, à partir des fils tirés des deux cerveaux apparents de ces homologues faisant office de pelote. Face à l’œuvre de toute beauté, le Pr Henri Kalama a expliqué : « Pour aider les autres, il faut aimer, avoir un cœur que l’on assimile aussi à la tête, la capacité de réflexion. Ce cœur doit être entretenu, l’amour doit s’allier à l’intelligence pour être efficace dans son action menée en faveur de l’autre. L’artiste a exprimé l’association des idées du personnel soignant pour guérir la planète et le Congo qui en fait partie ». Cadrer avec le contexte Unique dame parmi les dix peintres, Prisca Tankwey, nous a expliqué la démarche adoptée pour Gardiens du monde. « J’ai pensé que pour mieux sensibiliser, il fallait se situer dans un contexte africain. Lorsque l’on arrive à s’identifier dans une œuvre, on l’appréhende facilement d’autant plus que l’idée était de livrer des messages faciles à comprendre pour la société congolaise », a-t-elle affirmé. Et de poursuivre : « J’ai peint des statuettes que j’ai animées. Certains n’avaient pas de bras à l’origine, je les en ai pourvus pour mieux les faire cadrer au contexte du respect des gestes barrières. Pour moi, elles sont Gardiens du monde étant déjà à la base gardiennes de la culture. D’une certaine manière, elles font office de protecteurs et sensibilisent à la protection, “Respecter les gestes barrières pour vite sortir de cette maladie“ ». Au nombre des six statues représentatives de l’Afrique se remarque le nkisi nkondi que l’artiste a choisi pour marquer la place de la RDC dans sa peinture, a-t-elle dit. Et de préciser : « Lorsqu’on voulait se protéger de mauvais sorts, on allait y planter des clous. J’ai donc voulu ressortir sa vocation protectrice tout autant que j’ai mis en exergue d’autres statuettes en raison de leur pouvoir de guérison ».
Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1: Henri Kalama devant la fresque du peintre Théo Mwamba évoquant le Lavage des mains
Photo 2 : Fresque évoquant l’ouvrage admirable du corps médical du peintre Mbuyi
Photo 3 : Prisca Tankwey posant devant Gardiens du temple Notification:Non |