Crise diplomatique autour du Qatar : plusieurs pays africains prennent position

Jeudi 8 Juin 2017 - 13:23

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Après que l’Arabie saoudite, l’Egypte, Bahreïn et les Emirats arabes unis qui ont tour à tour annoncé le lundi 5 juin la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de « soutien au terrorisme », plusieurs pays dont ceux d’Afrique ont pris position dans cette affaire.

Les autorités gabonaises, par exemple, ont appuyé la décision de l’Arabie saoudite et condamné « les agissements récurrents du Qatar en faveur du terrorisme ». Le pays a invité le Qatar à se conformer aux accords internationaux en matière de lutte antiterroriste.

Solidaire à l’Arabie Saoudite, le Sénégal a également rejoint la liste des Etats ayant rompu leurs relations avec le Qatar. Dakar a notamment rappelé son ambassadeur à Doha, soulignant que le Sénégal consultera son diplomate sur les suites à donner à cette crise.

Commentant cette rupture des relations diplomatiques avec Doha, certains observateurs expliquent la décision du gouvernement sénégalais par le fait que le président sénégalais Macky Sall était invité à Riyad le 21 mai dernier pour assister au discours de son homologue américain Donald Trump. « C’est sans doute à cette occasion que les liens entre le Sénégal et les Etats-Unis se sont engagés et impactent donc désormais les relations avec le Qatar », selon un analyste.

La Mauritanie qui accuse le Qatar de « soutenir des organisations terroristes, de propager des idées extrémistes et de semer l’anarchie » l’a ouvertement condamné et annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec ce pays. Il en est de même pour les Comores. Djibouti a, de son côté, décidé de réduire sa représentation diplomatique dans l’émirat. Une prudence compréhensible puisque le Qatar est le médiateur du conflit territorial qui l’oppose à l’Erythrée.

Le Soudan et la Somalie ont regretté la décision des « cinq pays arabes frères » et appelé les parties au dialogue. Les deux Etats ont par ailleurs proposé leur aide pour une médiation afin de « protéger les intérêts des pays et des peuples arabes ».

Par ailleurs, certains Etats du Maghreb ont préféré la neutralité face à la pire crise diplomatique que connait la région du Golfe depuis des années. Ils n’ont pas pris position ni pour l’Arabie saoudite, ni pour le Qatar. C’est le cas du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, qui ont agi avec beaucoup de prudence et opté pour le dialogue.

La récente crise diplomatique autour du Qatar semble avoir commencé les 20 et 21 mai, lors de la visite en Arabie saoudite de Donald Trump. À cette occasion, le président américain, qui s’exprimait devant une cinquantaine de chefs d’État musulmans, avait désigné l’Iran comme l’adversaire absolu et pays soutenant le terrorisme. Dans son discours, Donald Trump avait donc manifesté son soutien résolu à la politique défendue par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis qui, avec Bahreïn et l’Egypte, sont opposés à la politique de l’Iran chiite, et aux Frères musulmans sunnites. Or, le Qatar entretient toujours de bonnes relations avec l’Iran et donne l’asile aux militants des Frères musulmans et du Hamas pourchassés chez ses voisins.

Nestor N'Gampoula

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