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De la guerre verbale à l’apaisement

Lundi 21 Juin 2021 - 17:54

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L’évènement n’est pas passé inaperçu. La rencontre tant attendue entre le président américain Joé Biden et son homologue russe Vladimir Poutine, à Genève en Suisse, le 16 juin 2021, a cristallisé l’attention du monde. La réunion a débuté par une poignée de main entre les deux personnalités, un geste devenu difficile en cette période de pandémie de Covid-19.

Les discussions entre les deux hommes s'annonçaient pourtant tendues, eu égard aux invectives qui les ont précédées. Mais, elles se sont tenues sereinement, dans un climat de respect mutuel. « J'espère que notre réunion sera productive », a dit le président russe, en remerciant Joe Biden pour avoir pris l'initiative de la rencontre. Certes, les deux chefs d’État n’ont pas partagé les mêmes points de vue sur la plupart des questions. Mais, le plus important est qu’ils ont démontré leur volonté de se comprendre l'un et l'autre pour que la recherche du rapprochement de leurs positions se fasse dans le dialogue, donc dans la paix.

D’ailleurs, le président américain a eu la même appréciation : « Nous essayons de déterminer là où nous avons des intérêts communs et où nous pouvons coopérer. Et quand ce n'est pas le cas, établir une façon prévisible et rationnelle de gérer nos désaccords », a répondu le président américain. Les « deux grandes puissances ont un intérêt mutuel à coopérer », a-t-il cru bon d’ajouter pour se démarquer de la posture de Barack Obama qui avait qualifié la Russie de « puissance régionale ».
C’est peu dire qu’au-delà de l’Europe, terre d‘accueil de cette rencontre historique, l’issue « positive », donc apaisée du sommet Biden-Poutine a fait pousser un soupir de soulagement dans d’autres pays du monde, notamment en Afrique.

En effet, les joutes oratoires, à caractère belliqueux qui ont précédé la rencontre entre ces deux grandes puissances ont fait craindre le retour du clivage antagoniste du monde, dont la guerre froide a été la manifestation pendant de longues années. Les Africains le savent bien. La guerre froide ne s’était jamais directement déroulée sur les territoires des vrais belligérants, c’est-à-dire les grandes puissances. Et si par malheur, ces géants du monde ne s’accordent pas au nom de leurs intérêts divergents, alors l’Afrique risquerait d’être, si elle ne l’est déjà, de nouveau la terre qui accueillerait par procuration des conflits dont les tenants et les aboutissants lui échappent.

Les pays africains avaient donc intérêt à ce que cette rencontre se tienne. Le fait qu’elle fut constructive, du moins pour le moment, a apaisé tant soit peu leurs inquiétudes fondées. La Russie et les USA ont ainsi prouvé que, même les grandes puissances, peuvent régler leur différend par le dialogue. Pourvu que cela s’inscrive dans la durée !

 

Valentin Oko

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Édition Quotidienne (DB)

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