Dialogue national : les ONG de la société civile requièrent un climat apaisé

Lundi 16 Novembre 2015 - 18:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Pour ces organisations, il y a certaines actions à mener pour que les pourparlers ne constituent un lieu de déballage mais plutôt une occasion de recherche de solutions aux maux dont souffre la RDC.

Dans une conférence de presse tenue le 12 novembre au siège de l’ONG Toges noires à Barumbu, les organisations de la société civile et des droits de l’Homme se sont dites favorables au dialogue qui se profile à l‘horizon dans le pays. Mais, pour ces organisations, un certain climat est requis pour la tenue et la réussite dudit dialogue. « Cependant, le dialogue attendu étant compris comme un cadre d’échanges et de recherche concertée des solutions aux problèmes auxquels notre pas se trouve confronté, l’atteinte des objectifs à lui assigner et la réalisation des résultats à en escompter demeurent tributaires du climat politique et social prévalant tant pendant la préparation du dialogue que pendant sa tenue et son suivi », a souligné Me Mari-André Mwila Kayembe, dans la déclaration lue au nom de ces organisations. C’est dans cette optique que ces structures de la société civile ont exhorté le chef de l’État, Joseph Kabila, à s’investir à la création d’un climat propice à la réussite du dialogue.

Pour ces ONG, en effet, « moins d’en faire un lieu de déballage et de positionnement, il serait difficile aux participants au dialogue de donner le meilleur d’eux-mêmes à la recherche des solutions aux maux auxquels le pays est confrontés pendant que certains d’entre eux, directement ou indirectement, continuent d’être victimes des violations graves des droits de l’Homme ainsi que d’extorsions et de spoliations de biens de valeurs du fait de l’État et des personnalités censées le représenter ».

Des preuves de bonne foi

Dans leur exhortation, ces ONG ont notamment sollicité du président de la République de clarifier sa position sur les intentions qui lui sont prêtées de chercher, par tous les moyens, à se pérenniser au pouvoir, la libération des activistes de la société civile, des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes et des prisonniers politiques.

Ces organisations ont également plaidé pour l’ouverture et la réhabilitation des médias des leaders de l’opposition politique frappés de fermeture et/ou d’interdiction, la cessation des tracasseries et des harcèlements dont sont constamment victimes les partis politiques de l’opposition et ceux de la majorité présidentielle, qui s’écartent de la ligne de conduite leur imposée sur les questions vitales de la Nation ainsi que la réhabilitation des victimes de spoliations et d’extorsions des biens de valeurs, du fait de l’Etat et/ou des personnes agissant en son nom et au paiement des salaires des agents et fonctionnaires de l’État et de la dette intérieure.

Sur le concret, ces ONG ont notamment souligné que la déclaration et l’engagement du président de la République de s’investir dans l’alternance démocratique au sommet de l’État et de ne pas être candidat à la  prochaine élection présidentielle mettraient fin à l’agitation et rassureraient les uns et les autres pour l’implication de tous dans la tenue et la réussite du dialogue. Aussi, ont-elles noté, la détention prolongée et continue des membres du mouvement Filimbi (Fred Bawuma, Yves Makuambala) et de la Lusha, des activistes de la société civile (Christopher Ngoy), des leaders politiques (Jean-Claude Muyambo, etc.) n’est pas de nature à rassurer la participation de toutes les forces sociales et politiques.

Sur le plan social, ces ONG ont notamment insisté sur la restitution du diamant blanc tonic clair de plus de huit cents carats spolié à Théodore Mbiya Kalala depuis 2005, pour lequel le chef de l’État a fait la promesse aux chefs de confessions religieuses de l’ex-province du Kasaï Oriental de s’investir personnellement pour réhabiliter le propriétaire dans ses droits. Ces organisations (Ligue des électeurs, Observatoires congolais des droits de l’Homme, Œuvres sociales pour le développement et Toges noires), qui ont déploré les actes de menaces, de tentatives d’enlèvements et d’assassinats qui se multiplient sur la personne du propriétaire de ce diamant, citant des sources concordantes, ont indiqué que cette pierre, jadis entreposée à la Banque centrale du Congo, se trouverait actuellement à la présidence de la République. Ce qui faciliterait, selon elles, l’intervention du chef de l’État en vue de sa restitution à son propriétaire.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Me Mari-André Mwila, encadré par Kabasonga et Me Jacob Baluishi / Photo Adiac

Notification: 

Non