Elections générales du 20 décembre 2023 : le travail des journalistes du Haut-Uélé évalué

Samedi 27 Janvier 2024 - 15:39

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L'exercice réalisé après les élections a permis de relever les points forts et les faiblesses du travail des professionnels des médias avant, pendant et après les élections tenues le 20 décembre dernier en République démocratique du Congo.

L’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa) a organisé, le 24 janvier, dans la salle paroissiale Notre-Dame de l’Annonciation d’Isiro Tely, dans le Haut-Uélé, un atelier d’évaluation de la couverture médiatique des élections par les médias de cette province. Lançant les travaux, le ministre provincial des Mines, Hydrocarbures, Energie, Environnement, Communication et Médias, le Pr Raphaël-Marie Masoki Atambana, a salué cette initiative. Les professionnels des médias, a-t-il indiqué, ont un rôle de premier plan à jouer dans l’accompagnement impartial et constructif du processus électoral en cours dans sa phase post-électorale, « comme ils l’ont fait durant les phases préélectorale et électorale ». Raphael-Marie Masoki a promis de suivre et d’assurer la mise en œuvre par toutes les parties prenantes des recommandations issues de cette rencontre.

A son tour, le secrétaire exécutif provincial de la Commission électorale nationale indépendante (Céni/Haut-Uélé), Jules Drandema, a jeté un regard critique sur la couverture médiatique des opérations électorales dans cette province. Selon lui, globalement, sur toute l’étendue du Haut-Uélé, les médias ont joué un rôle non négligeable. « La presse a fait large écho du chronogramme des opérations de la Céni et la population a été suffisamment informée de toutes les dates », a-t-il souligné. Il a rappelé que les responsables locaux de la Céni ont participé aux émissions des radios locales pour fixer les masses sur les autres étapes du processus électoral.

A en croire le secrétaire exécutif provincial de la Céni Haut-Uélé, les médias véritablement communautaires ont également accordé l’espace aux candidats qui ont exposé leurs projets de société. Il a, par ailleurs, déploré que certains médias aient joué un rôle déroutant, en publiant des faussetés sur les opérations électorales, mettant la Céni en difficulté. « Les ressources limitées de certaines radios ont poussé celles-ci à réserver leur espace uniquement aux regroupements et partis politiques nantis. En outre, les réseaux sociaux ont créé un climat de méfiance entre acteurs politiques et animateurs de la centrale électorale », a-t-il dit. Jules Drandema a, cependant, appelé les autorités du pays à subventionner les médias communautaires pour appuyer leur contribution dans l’évolution de la démocratie et leur renforcement du quatrième pouvoir. Il a également plaidé pour la mise à disposition d’une ligne budgétaire importante permettant à la Céni la sensibilisation via les médias.

Etats généraux des médias du Haut-Uélé  

Pour le ministre provincial Raphaël-Marie Masoki Atambana, dans le programme d’actions du gouvernement provincial du Haut-Uélé, la presse y est inscrite en lettres de noblesse. A l’en croire, plusieurs actes ont déjà été posés dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles de la presse. Il a rappelé que le média d’Etat, la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), a bénéficié d’un nouveau bâtiment au centre-ville d’Isiro, qui sera bientôt équipé et inauguré, ainsi que d’un véhicule Land Cruiser et d’un accompagnement en terme de carburant.

Selon lui, le gouvernement provincial intervient également en faveur d’autres médias et un cadre de travail a été offert aux journalistes dans l’enceinte du gouvernorat. «Tous les médias sont associés à couvrir les activités d’intérêt public et accèdent aux sources d’information publique locale », a-t-il assuré. Son ministère, a-t-il signifié, n’a pas enregistré de plaintes en termes de violation de la liberté de presse dans le Haut-Uélé.

Rappelant qu’il y a trois mois le ministère a piloté un travail visant à répertorier tous les médias qui fonctionnent au niveau provincial dont la liste devra être actualisée, le ministre a annoncé la tenue, dans les prochains jours, des états généraux des médias au niveau provincial. Ces assises permettront de connaître les médias qui fonctionnent conformément à la loi, les forces et les faiblesses des différents organes de presse ainsi que les opportunités et menaces.

Le ministre provincial en charge de la Communication et des médias a, par contre, regretté que durant la campagne, certains professionnels des médias ont été instrumentalisés et n’ont pas respecté le code d’éthique et de déontologie. « Plusieurs dérapages ont été enregistrés, notamment des interventions des acteurs politiques qui voulaient mettre le feu à la case pour compromettre toutes les réalisations du gouvernement provincial », a-t-il fait savoir.

Le premier-vice-président de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC)/ section Haut-Uélé, Pascal Alangato Anga, a articulé son intervention sur l’historique des radios dans cette province, le journaliste et son média, les élections au journalisme. Selon lui, cette partie du Congo est entrée dans le monde médiatique depuis les années 2000. La première radio portait le nom de Radio Lisanga. C’est, selon lui, une chaîne qui a connu de mutations jusqu’en 2016 avec le démembrement de la province orientale. Elle a été baptisée  RTNC Isiro.  Par la sa suite viendront la radio catholique Boboto, Racor Nava, Espoir Uélé, RTK, Jambo FM, Voix de l’Uélé et la dernière Beco FM TV.

Ce responsable de l’UNPC a rappelé les obligations d’un journaliste et la qualité d’un bon média. Il a reconnu que le journaliste a abattu un travail de titan durant le cycle électoral, en prêtant son micro à tout le monde sans parti pris. Avant les élections, a-t-il reconnu, l’UNPC/Haut-Uélé a noté avec satisfaction les différentes activités journalistiques liées à la sensibilisation. « Ils ont organisé des émissions, des reportages sur l’identification des électeurs, les profils des candidats, etc. Le dispositif électronique de vote a été expliqué sur les ondes à Watsa, Dungu, Niangara, Wamba. Mais Rungu a eu de petits soucis.  Pendant les élections, les hommes et femmes des médias ont fait preuve de patriotisme par une couverture médiatique totale du scrutin. Après le scrutin, la presse du Haut-Uélé a invité la population à la retenue pour consolider la paix chèrement acquise et promouvoir le développement du milieu», a-t-il indiqué.

Pascal Alangato Anga a, par contre, relevé quelques irrégularités, notamment sur le manque de cohésion dans la tarification, le déséquilibre dans le traitement des médias locaux et d’ailleurs ainsi que la faiblesse de l’UNPC à défendre certains de ses membres en difficulté.

 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

La salle, lors des travaux de l'atelier

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