Entrave à la liberté de croyance: Marie Josée Ifoku empêchée de prêcher dans une église

Jeudi 1 Novembre 2018 - 13:30

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La seule femme candidate à la magistrature suprême estime être victime d’intimidations de la part du pouvoir et regrette, en même temps, de voir la politique s’inviter jusque dans l’assemblée de Dieu.

Marie-José Ifoku/Ph. ACTUALITE.CDLes déboires ne font que s’accumuler dans le chef de Marie Josée Ifoku. Evangéliste de longue date, elle a toujours su allier ses activités politiques à son exercice de la foi chrétienne. Mais depuis qu’elle a fait acte de candidature à la présidentielle, les circonstances ont fait qu’elle ne soit plus très active sur ce créneau. C’est ainsi que lorsque l’église Sang précieux, dont elle est membre, lui a fait la proposition de participer en tant qu’oratrice lors d'un séminaire qu’elle devait organiser le 30 octobre, elle a vite sauté sur l’occasion. Malheureusement pour elle, son souhait de prendre la parole devant cette communauté chrétienne et partager la parole de Dieu avec ses frères et sœurs autour du thème « Femmes témoins de la résurrection » n’a pas rencontré l’assentiment des autorités publiques.   

Alors que les affiches et autres panneaux publicitaires quadrillaient déjà la ville pour annoncer la tenue de cette grande activité chrétienne, l’évangéliste Marie-José Ifoku fut surprise d’apprendre, la veille, qu’elle n’était pas autorisée à prendre la parole à ce séminaire. Qui a donné l’ordre ? Motus et bouche cousue de la part de son pasteur, Jean Bosco Kindomba, qui s’est contenté de lui dire simplement ceci : « Si tu veux nous protéger et protéger l’église, ne viens pas prêcher ».

Des révélations que la concernée a livré elle-même à la presse, quelques heures après cette déconvenue. « Ma prédication n’avait rien à voir avec ma candidature. Prêcher est un apostolat pour moi, je le fais toujours même quand j’étais gouverneur. Et ce n’est pas maintenant que quelqu’un va me l’interdire », a-t-elle indiqué, tout en dénonçant une « décision politique ».

La candidate à la présidentielle estime être victime d’intimidations de la part du pouvoir et regrette, en même temps, de voir la politique s’inviter jusqu’à l’église. « Des coups bas en politique, ça existe toujours mais là, ça dépasse tout  entendement. L’église m’a simplement informée que je ne pouvais pas prêcher et je ne sais pas pourquoi. C’est l’église qui a pris l’initiative d’organiser cette rencontre publique et m’a retenue comme l’un des orateurs et elle a mis des affiches et des panneaux publicitaires partout. S’il y avait une raison interne pour laquelle je ne pourrai pas prêcher, le pasteur me l'aurait dit », a-t-elle expliqué. Nonobstant ce désagrément, elle dit assumer sa foi et promet de continuer son combat pour le bien-être des Congolais.

Rappelons que tout dernièrement, Marie-José Ifoku était empêchée de se rendre à Brazzaville et, sous le coup, son conseiller politique retenu pendant quarante-huit heures par la Direction générale de migration avant d’être libéré.  Dans une déclaration commune publiée le 18 octobre, onze candidats à la présidentielle avaient dénoncé ce qu’ils ont qualifié d’actes d’intimidation contre certains d’entre eux qui critiquent la machine à voter, faisant clairement allusion à Marie José Ifoku et à Théodore Ngoy.    

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Marie José Ifoku

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