![]() Entreprises publiques: un analyste révèle la faillite de la plupart des sociétésVendredi 6 Décembre 2019 - 14:15 Dans un entretien avec Le Courrier de Kinshasa, l'ancien directeur général de la Société congolaise des postes et des télécommunications (SCPT), Jean-Pierre Muongo, parle de la situation actuelle de quelques sociétés d'Etat et propose quelques pistes de solutions pour une une grande productivité.
Parmi les obstacles à leur fonctionnement, il souligne que ces sociétés ne sont pas capitalisées depuis la transformation qu’elles ont subie en 2008 et qu’elles traînent toutes des conventions collectives qui octroient au personnel des droits de sortie (départ à la retraite et/ou départ pour raisons particulières) dits « décompte final » tellement exorbitants qu’elles sont obligées de garder leur effectif, bloquant ainsi l’arrivée des nouveaux agents et la réalisation d’équilibres financiers et comptables. « On oublie les cotisations à la caisse de sécurité et prévoyance sociale qui elle-même semble s’accommoder de ce type de politique. Dans certaines entreprises, lors du décès d’un agent, la convention collective prévoit le remplacement par un enfant ou un parent qui peut être un frère, une sœur ou un petit enfant ! Au vu des dimensions de la RDC, on convient qu’une poignée d’individus prend le pays en otage dans ces entreprises dont ils réclament des revenus et des avantages pour assurer la paix sociale », explique Jean-Pierre Muongo. Il note également comme obstacle au bon fonctionnement des entreprises publiques le fait qu’elles s’inscrivent peu dans la nouvelle configuration organique de l’administration du territoire qu’est la décentralisation. Revue de quelques entreprises Pour se faire une opinion afin de réaliser si la désignation d’acteurs devrait précéder les réformes à y appliquer, Jean-Pierre Muongo passe en revue quelques entreprises publiques La Gécamines, par exemple, société dédiée à l'extraction, la production, la transformation et la commercialisation des minerais de différents sites qui lui appartiennent, il indique que cette entreprise gère actuellement une partie de ses concessions et a cédé d’autres à des partenaires privés. « C'est une entreprise faible actuellement, mais elle dispose de bonnes perspectives au vu de ses orientations. Elle devrait continuer la politique de renforcement et de partenariat choisi », analyse-t-il. Quant à la Regideso, dit-il, elle a reçu l’aide à la gestion de société internationale et attend la loi sur l’eau qui assurerait une couverture importante de desserte sur l'étendue du territoire national. Pour ce qui est de la Société nationale d'électricité, précise-t-il, elle est libéralisée mais les investisseurs ne se bousculent pas. Ainsi fait-il savoir qu’une vingtaine dont moins de dix apportent des études sérieuses. S’agissant de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), Jean-Pierre Muongo avoue qu' à la suite de plusieurs réformes, elle reprend les infrastructures traditionnelles mais a perdu de sa capacité à la faveur du transport routier des minerais et peine à se relever. Selon l'expert, au vu des projections minières du sud-est congolais (cobalt, cuivre, lithium, nickel), de la rénovation des chemins de fer des pays voisins, un tracé intégrateur à concevoir entre Bunia et Ilebo, la rénovation de Kasumbalesa-Ilebo et Ilebo Muanda, la SNCC devra se préparer à jouer le rôle moteur dans son domaine. Analysant la situation de la Régie des voies aériennes, chargée de la gestion des aéroports et des infrastructures d’assistance à la navigation, il pense que cette entreprise a du mal à sortir des contrats de prêt pour la construction des tours de contrôle de Ndjili et Lubumbashi ainsi que du salon présidentiel. En outre, poursuit-il, l'entreprise perçoit les frais de GO PASS sans transparence pour les mêmes pesanteurs. Par ailleurs, Jean-Pierre Muongo propose d'enlever à l'Office congolais de contrôle (OCC) la normalisation et de créer l’Institut congolais de la normalisation « pour se conformer à ce qui se passe dans tous les pays et éviter que l’OCC demeure juge et partie ». Quelques entreprises à liquider
Les autres sociétés à liquider qu'il énumère sont le Chemin de fer de l’Uélé qui est « agonisante » et qui pourrait être remplacée par la création d’une filiale de la SNCC pour le nouveau tracé Bunia-Ilebo en extension sur Buta-Aketi-Bumba ; l'Office des produits agricoles, encadrement, commercialisation du café et des produits agricoles exportables qui a un « faible financement fortement déstructuré », la Foire internationale de Kinshasa ainsi que la Régie nationale d'approvisionnement et d'imprimerie, chargée de l'approvisionnement en matériels scolaires et d’imprimerie...
Patrick Ndunguidi Légendes et crédits photo :1- Jean-Pierre Muongo / DR
2- Le siège de la Gécamines / DR
3- Une vue du siège de la Société congolaise des transports et des ports, ex-Onatra/ DR Notification:Non |